Cette situation condamne une nouvelle fois le secteur des centres d’appels vivement critiqué en Espagne pour les conditions de travail des employés.
Une grande entreprise de Madrid, capitale de l’Espagne, aurait contraint ses employés à poursuivre leur travail malgré le décès d’une collègue le 13 juin. Selon le journal espagnol Diari de Girona cité par 20 Minutes, une femme de 56 ans est décédée des suites d’une crise cardiaque sur son lieu de travail, et son corps est resté dans les locaux de la société Konecta pendant plus de deux heures. D’après un délégué de la CGT chargé de la prévention des risques professionnels au journal, la quinquagénaire s’est effondrée peu avant 13 heures. Son décès a été confirmé par les secours qui n’ont pas réussi à la réanimer. Cependant, le corps n’a été pris en charge par les pompes funèbres qu’aux alentours de 16 heures. Pendant ce temps, il gisait au sol à côté de ses collègues, surveillé par des policiers.
Konecta, une entreprise de télémarketing, compte environ 12 000 employés, notamment des téléopérateurs. Le drame s’est déroulé au sixième étage d’un immeuble de bureaux où de nombreux employés travaillent sur une même plateforme. « Quelqu’un ne cessait de répéter : nous sommes un service essentiel », confie le délégué syndical qui accuse la direction d’avoir exercé une pression sur le personnel. Le délégué syndical déplore le fait que les responsables n’aient pas demandé aux autres travailleurs de quitter les lieux. « Il n’y a pas eu d’ordre d’évacuation », affirme-t-il. La CGT, dans un communiqué, mentionne que le service a continué normalement et révèle des messages WhatsApp de salariés choqués. De son côté, la direction de Konecta nie en bloc ces accusations.
Ce décès sera reconnu comme un accident du travail, selon Konecta. La direction a donné un accord aux collègues de la défunte pour qu’ils passent en télétravail. Dans la foulée, une assistance psychologique a été mise en place.
Les syndicats réclament quant à eux la mise en place d’un protocole officiel en cas d’événement similaire. Le secteur des centres d’appels en Espagne fait l’objet de nombreuses critiques pour les conditions de travail de ses employés. Les syndicats dénoncent en particulier les pauses.
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