Plusieurs religieux anglicans a appelé à la démission de l’archevêque de Canterbury Justin Welby. L’Eglise d’Angleterre est accusée d’avoir étouffé des agressions sexuelles qui ont fait plus de 130 victimes.
Le chef spirituel de l’Eglise anglicane Justin Welby se trouve dans la tourmente après la publication d’un rapport concernant la gestion d’un scandale de violences sexuelles au Royaume-Uni. Il est accusé d’avoir camouflé cette affaire qui a fait plus de 130 victimes, essentiellement des garçons mineurs. Ces derniers ont été agressés par l’avocat John Smyt, rapporte BFMTV.
Selon le rapport, cet homme est sans doute l’agresseur en série le plus prolifique associé à l’Eglise d’Angleterre. Pendant plus de 50 ans, il a infligé des souffrances physiques, sexuelles et psychologiques "brutales et horribles" à des garçons et des jeunes hommes au Royaume-Uni, au Zimbabwe et en Afrique du Sud.
Dans ce rapport, publié jeudi 7 novembre, une enquête commanditée par l’Eglise a révélé que des responsables du culte avaient eu connaissance de ces agissements dès le début des années 1980, mais les ont tus dans le cadre d’une "campagne de dissimulation".
Ce document a aussi conclu que Justin Welby a été informé de ces agressions sexuelles peu de temps après avoir été élu chef de l’Eglise en 2013, mais il n’a pas agi en conséquence. Il a aussi indiqué que l’archevêque "aurait pu et aurait dû dénoncer l’avocat aux autorités il y a plus de dix ans". John Smyt a ainsi continué à abuser d’enfants jusqu’en 2018.
Justin Welby a immédiatement présenté ses excuses. Après la publication du rapport, il a affirmé qu’il n’avait "aucune idée ou soupçon" avant 2013. Toutefois, il a reconnu avoir "personnellement failli à s’assurer qu’après cette date cette horrible tragédie fasse l’objet d’une enquête".
Malgré ses excuses, trois membres du synode général, l’organe élu chargé de trancher les questions de doctrine de l’Eglise anglicane, ont lancé ce week-end une pétition pour demander sa démission. Lundi 11 novembre, elle avait recueilli plus de 4 000 signatures.
L’archevêque de Newcastle, Helen-Ann Hartley, l’a également appelé à démissionner, jugeant sa position "intenable et que l’Eglise risque de perdre totalement sa crédibilité".
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