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Trois ans après le début de la guerre en Ukraine, le président américain Donald Trump veut "récupérer" le montant de l’aide fournie au pays jusqu’ici.
Trois ans après le début de l’offensive russe, Donald Trump adopte une position radicalement différente sur le conflit en Ukraine. Lors d’une allocution samedi 22 février, le président américain a affirmé vouloir "récupérer" le montant total de l’aide fournie à l’Ukraine depuis le début des hostilités. Ce revirement, qui renverse la posture adoptée par l’administration précédente, s’inscrit dans un contexte de détente apparente entre Washington et Moscou.
Dans ses déclarations, Donald Trump a repris la rhétorique du Kremlin, critiquant ouvertement Volodymyr Zelensky qu’il a qualifié de "dictateur" et remettant en cause la légitimité des autorités ukrainiennes. D’après BFMTV, il a dénoncé ce qu’il considère comme une demande excessive d’aide, affirmant que l’Ukraine chercherait à "soutirer 500 milliards de dollars" aux États-Unis. Selon le locataire de la Maison-Blanche, ces ressources devraient être réaffectées pour couvrir les besoins du pays, et il a lancé un appel provocateur en déclarant que, s’il n’intervient pas, l’Ukraine pourrait finir par perdre son propre territoire.
Ce revirement intervient alors que le troisième anniversaire du lancement de l’invasion russe approche. Alors que des dirigeants européens se mobilisent – avec Emmanuel Macron à Washington, Pedro Sanchez à Kiev et Londres préparant de nouvelles sanctions – Washington a proposé un projet de résolution à l’ONU. Ce texte, jugé vague et lacunaire par de nombreux observateurs, appelle à une "fin rapide du conflit" et à "une paix durable", sans évoquer clairement le respect de l’intégrité territoriale ukrainienne. L’ambassadeur russe aux Nations unies a d’ailleurs qualifié cette initiative de "bonne idée", en écho aux positions prônées par Trump.
La déclaration de Donald Trump a semé le trouble parmi les alliés européens, qui craignent que son revirement ne serve à imposer des conditions favorables à Moscou au détriment de la sécurité de Kiev et de l’Europe. Le chef de la diplomatie britannique, David Lammy, a plaidé pour une réponse ferme et l’application de sanctions renforcées contre la Russie, tandis que le Premier ministre Keir Starmer, se rendant prochainement à Washington, devrait défendre l’intérêt stratégique européen.
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