Installé le long de la mer d’Irlande, dans la quiétude de la campagne anglo-saxonne, le site nucléaire de Sellafield donne l’impression de dormir. Cependant, il est actuellement au cœur des préoccupations, avec des implications potentiellement dramatiques s’étendant jusqu’en Europe du Nord.
D’après une investigation du Guardian publiée mardi 5 décembre, un silo "de déchets radioactifs" aurait une fuite pouvant "présenter un risque pour le public", et pour "les nappes phréatiques", rapporte Le Figaro. Le site nucléaire de Sellafield, d’une superficie de 6 km2, est l’un des plus dangereux d’Europe, abritant le plus grand stock de plutonium au monde. Initié pendant la guerre froide pour produire le métal radioactif destiné aux armes nucléaires britanniques, le site a accumulé des déchets d’armement et de production d’énergie atomique au fil des années. Des bassins artificiels, contenant de la boue nucléaire, présentent des risques de fuites de déchets radioactifs en raison de fissures dans leur infrastructure de béton et d’asphalte.
Selon une enquête du Guardian, en novembre 2022, un document adressé au conseil d’administration de Sellafield soulevait des inquiétudes sur la sécurité globale du site, signalant des risques cumulatifs allant de la sécurité nucléaire à l’amiante et aux normes d’incendie. Un scientifique conseiller du gouvernement britannique aurait affirmé que les dangers liés à la fuite et à d’autres déversements chimiques ont été négligés. Les autorités américaines mettent en garde contre les failles structurelles et le manque de transparence, tandis que des tensions persistent avec les gouvernements irlandais et norvégien, craignant les conséquences d’un éventuel accident sur la production alimentaire et la faune norvégienne.
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Toujours d’après le Guardian, des groupes liés à la Chine et à la Russie auraient visé le site de Sellafield par des actes de malveillance, piratant des activités telles que la surveillance des fuites de matières dangereuses, le déplacement de déchets radioactifs et la détection des incendies. L’incertitude persiste quant à la purification des logiciels après ces attaques. Sellafield, dans un communiqué, a décliné tout commentaire sur son incapacité à informer les régulateurs, préférant mettre l’accent sur les améliorations apportées récemment.
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