Les forces de l’ordre ont effectué une énorme opération fin janvier pour démanteler un vaste réseau de fabrication d’armes 3D en France et en Belgique. Une dizaine de personnes ont été interpellées.
Un vaste réseau de fabrication d’armes 3D a été démantelé en France et en Belgique grâce à un énorme coup de filet des forces de l’ordre, relate TF1. Au total, 300 gendarmes, dont des membres du GIGN, ont été mobilisés dans le cadre de cette opération fin janvier.
Quatorze personnes ont été interpellées dans les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur, Ile-de-France, Grand-Est, Midi-Pyrénées et en Belgique.
Un homme de 26 ans, déjà condamné pour une infraction liée aux stupéfiants, se trouve à la tête de ce réseau. Le colonel Hervé Pétry, chef de l’unité nationale "cyber" de la gendarmerie nationale, a apporté plus de détails. "L’individu partageait une mentalité de libertarien s’inscrivant dans la mouvance pro-armes étasunienne, dont le but est de diffuser des armes au plus grand nombre de personnes pour se protéger de l’Etat qu’ils considèrent comme totalitaire et oppresseur", a-t-il signifié. Dans cette affaire, six individus ont été placés en détention provisoire et cinq autres sont sous contrôle judiciaire.
Huit imprimantes et sept armes 3D complètes ainsi que 24 armes conventionnelles ont été saisies par les forces de l’ordre. Le colonel Pétry a tenu à préciser que ces armes de "bonne, voire très bonne qualité, sont proches à 95% du modèle d’origine". Selon le parquet, elles sont dépourvues de marquages, donc non traçables et pouvaient être revendues entre 1 000 et 1 500 euros, "soit moins cher qu’une kalachnikov".
Le procureur de Marseille Nicolas Bessone s’est exprimé sur le sujet durant une conférence de presse durant laquelle trois des armes saisies ont été présentées. "Il s’agit d’une première en France qui ne manque pas de nous inquiéter", a-t-il déclaré. Selon ses dires, il s’agit d’une "ubérisation du trafic d’armes". Ces dernières ont été vendues via des sites en ligne et avec des paiements en cryptomonnaies puis expédiées au compte-goutte pour déjouer les contrôles. "La délinquance s’adapte aux nouvelles techniques", s’est alarmé le magistrat.
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