La pollution de l’air a constitué "une contribution matérielle" dans la mort d’Ella Adoo-Kissi-Debrah, une fillette de 9 ans, selon la justice britannique.
Pour la première fois, la justice au Royaume-Uni a mis en cause la pollution de l’air dans la mort d’une fillette de 9 ans, nommée Ella Adoo-Kissi-Debrah. Comme le rapporte RTL, il s’agit d’une décision novatrice, très attendue à l’issue de deux semaines d’audiences. Le tribunal a ainsi, estimé que la pollution avait constitué "une contribution matérielle" dans le décès de la petite fille à Londres.
"Ma conclusion est que la pollution de l’air a constitué une contribution matérielle dans la mort d’Ella Adoo-Kissi-Debrah en 2013", a déclaré le médecin légiste adjoint de l’arrondissement londonien de Southwark, Philip Barlow.
Le 15 février 2013, Ella Adoo-Kissi-Debrah est décédée d’une grave crise d’asthme après environ de 3 ans de crises répétées et une trentaine d’hospitalisations en raison de cette maladie. Elle habitait à moins de 30 mètres du ’South circular’, une rue très fréquentée à Lewisham (sud londonien). Un an après sa mort, la justice a déterminé que la fillette est décédée d’une insuffisance respiratoire aiguë provoquée par un asthme sévère et non à cause de la pollution.
En raison de nouveaux éléments scientifiques, une série d’audiences a été ordonnée après l’annulation des conclusions de la justice en 2019.
Effectivement, Stephen Holgate, un spécialiste britannique de la pollution de l’air, a apporté plus de détails dans un rapport. Il a noté un "lien frappant" entre les hospitalisations en urgence d’Ella et la pollution de l’air. Entre autres, il a cité les pics enregistrés de dioxyde d’azote (NO2) et de particules en suspension, les polluants les plus nocifs, à proximité de son domicile.
Philip Barlow a établi, dans son jugement, les causes de la mort comme étant en premier une insuffisance respiratoire aiguë, en deuxième l’asthme et en troisième l’exposition à la pollution, dont le niveau dépassait les recommandations de l’OMS (Organisation mondiale de la Santé). "La pollution de l’air est un facteur important contribuant à la fois à déclencher et à exacerber l’asthme", a-t-il expliqué. A son avis, la mère de la fillette n’a pas été informée des risques sanitaires. (...). Si elle l’avait été, elle aurait pris des mesures qui auraient pu éviter la mort d’Ella.
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