Pour lutter contre l’épidémie de coronavirus, l’Islande a opté pour le dépistage massif de sa population. Cette mesure préventive a permis de freiner la propagation du Covid-19 dans le pays insulaire.
L’Islande est aujourd’hui championne du monde du dépistage. Le pays insulaire a pris les devants bien avant que l’épidémie de coronavirus ne devienne une pandémie. Sans attendre l’appel massif au dépistage lancé par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) le 16 mars, les autorités islandaises sont entrées en action. Un important programme de dépistage a été alors mis en place par des chercheurs d’universités islandaises et de la compagnie locale de CODE Genetics dès le 31 janvier. Les résultats (en anglais), étaient ensuite publiés mardi 14 avril, par la prestigieuse revue médicale américaine New England Journal of Medicine.
Au total, l’Islande a pu tester 10% de sa population composée de 364 000 habitants. Ce qui correspond à dix fois plus que les tests réalisés par la Corée du Sud. Le pays insulaire a réalisé deux campagnes de dépistage. La première a été effectuée du 31 janvier au 31 mars. Etaient alors concernées "les personnes qui présentaient des symptômes du Covid-19 et les voyageurs revenant de zones à risque (initialement Chine, Alpes autrichiennes, italiennes et suisses) ou ayant été en contact avec des personnes infectées", détaille Franceinfo. Les autorités ont pu détecter que 13,3% des 9 199 personnes testées étaient infectées, à la fin mars. Le second dépistage lancé le 13 mars a ciblé des Islandais asymptomatiques ou présentant des symptômes bénins, comme un simple rhume, et qui n’étaient pas en quarantaine. La proportion de cas positifs était située entre 0,6 et 0,8%.
Grâce à ce dépistage massif, l’Islande a pu freiner la propagation du Covid-19. Plus de 36 000 tests ont été réalisés dans le pays. Les personnes dont le test s’est révélé positif devaient rester chez elles jusqu’à 10 jours après la fin de la fièvre ou jusqu’à un test négatif. Par ailleurs, celles qui étaient en contact avec elles devaient se placer en quarantaine pendant deux semaines. Avec 1 720 cas confirmés, le pays insulaire n’a relevé que 8 décès. Le chiffre est relativement bas et correspond à dix fois moins que celui enregistré en France. Sans le dépistage massif, les personnes atteintes par le virus sans le savoir auraient contaminé d’autres habitants et le nombre de victimes aurait pu exploser.
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