A l’arrivée d’un groupe de personnes évacuées de Wuhan, la ministre ukrainienne de la Santé s’est mise en quarantaine avec les rapatriés par solidarité.
Un groupe de 72 personnes évacuées de Wuhan, épicentre du nouveau coronavirus, a atterri en Ukraine jeudi 20 février. Ces individus doivent être placés en quarantaine dans le pays. A leur arrivée, la ministre de la Santé ukrainienne a fait part de son intention de les rejoindre pour cette mesure de précaution. "J’ai pris la décision de rejoindre les gens en observation. Je vais passer les quatorze prochains jours avec eux, dans le même bâtiment et les mêmes conditions.", a-t-elle écrit sur Facebook, propos relayés par Franceinfo. Elle a ajouté qu’elle a été choquée par l’attitude des habitants de Novi Sanjary envers les rapatriés en quarantaine pour quatorze jours. Ils ont notamment manifesté de la panique, du rejet, de la négativité et des gestes agressifs.
Des heurts ont éclaté à l’arrivée des 72 rapatriés de Wuhan en Ukraine. Des centaines d’habitants se sont opposés à leur installation dans un centre de repos de Novi Sanjary, un petit village du centre de l’Ukraine. Les centaines de policiers anti-émeute mobilisés sur les lieux ont finalement réussi à repousser les manifestants dans la soirée et de dégager la route qu’ils bloquaient. Les bus transportant les évacués étaient protégés par la police. Malgré leurs vitres brisées, certains véhicules sont parvenus à entrer dans l’enceinte de l’hôpital. D’après un responsable de la police ukrainienne cité par l’agence de presse Interfax-Ukraine, 10 personnes ont été blessées et 24 individus arrêtés. "J’espère que ma présence calmera ceux de Novi Sanjary et le reste du pays", a déclaré la ministre ukrainienne de la Santé.
Le Premier ministre ukrainien, Oleksiï Gontcharouk, et son ministre de l’Intérieur, Arsen Avakov, se sont déplacés sur les lieux pour apaiser la situation et dénoncer les violences. L’Ukraine ne compte aucun cas de coronavirus jusqu’ici. La population n’est toutefois pas tranquille à cause du système de santé publique largement défaillant dans le pays.
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