Après le bombardement de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia, la plus grande d’Europe, le secrétaire général de l’ONU a mis en garde contre un risque de "catastrophe".
Le site de la centrale nucléaire de Zaporijjia en Ukraine, la plus grande d’Europe, a de nouveau été bombardé jeudi. Après ces attaques, la compagnie d’Etat ukrainienne Energoatom a déclaré que la situation s’aggravait, car plusieurs capteurs de radiation ont été endommagés. Pour le moment, il n’y a pas de danger imminent, car aucune contamination n’a été relevée à la station et le niveau de radioactivité est normal, a déclaré Evguéni Balitski, le chef de l’administration civile et militaire sur le récit de BFMTV. Selon toujours ce dernier, "plusieurs tonnes" de déchets radioactifs sont stockées sur place. Dans une allocution destinée à une conférence de donateurs à Copenhague jeudi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a qualifié la Russie comme un Etat terroriste qui prend en otage la centrale nucléaire, en plus de faire un chantage à la catastrophe nucléaire.
Les forces russes se sont emparées de la centrale de Zaporijjia le 4 mars, quelques jours seulement après le début de leurs frappes en Ukraine. Après ce nouveau bombardement, Moscou et Kiev se rejettent la responsabilité. La compagnie d’Etat ukrainienne Energoatom qui a signalé cinq frappes à proximité directe d’un dépôt de substances radioactives pointe du doigt les forces russes. De son côté, un responsable prorusse, Vladimir Rogov, membre de l’administration régionale installée par Moscou, a dénoncé "les combattants (du président ukrainien Volodymyr) Zelensky". "L’herbe s’est enflammée sur une petite surface, mais personne n’a été blessé", est-il écrit dans les communiqués russe et ukrainien.
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Ces attaques ont provoqué une vague de panique dans le monde entier. Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, s’est dit "gravement préoccupé par la situation dans et autour de la centrale". Le patron de l’organisation onusienne craint d’ailleurs que ces incidents ne mènent à une catastrophe. "Il faut être clair, tout dommage subi par Zaporijjia ou tout autre site nucléaire en Ukraine, ou n’importe où ailleurs, pourrait provoquer des conséquences catastrophiques non seulement aux alentours, mais pour la région et au-delà. C’est totalement inacceptable", a-t-il lâché. A la demande de la Russie, une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU s’est tenue en urgence jeudi afin de discuter de ce dossier brûlant.