Nathalie Huygens était victime de viol en 2016. Les douleurs physiques et mentales sont insupportables. Elle a obtenu une autorisation d’euthanasie.
A l’unanimité, un médecin et deux psychiatres ont accordé le droit à l’euthanasie pour Nathalie Huygens, 50 ans. Cette mère de deux enfants a été victime de viol en 2016 et depuis, elle souffre énormément. Effectivement, ses douleurs, principalement psychologiques, sont jugées insupportables par les spécialistes. Pourtant, après l’agression, la quinquagénaire a été confiante. "Je pensais vraiment que j’allais surmonter cela", a-t-elle noté avant de se rendre compte qu’une partie d’elle-même semblait être morte.
Pendant des semaines, Nathalie Huygens a fait des crises de panique et d’anxiété. Elle n’a pas supporté manger avec sa famille ou dormir avec son mari et a tenté de se suicider. Selon ses dires, quatre mois après les faits, elle a été admise en psychiatrie. Commence alors une longue série d’admissions, forcées ou non, sur les conseils de son psychiatre. "Déjà, je vis continuellement avec les séquelles physiques. Je ne peux plus manger de nourriture dure, mon œil gauche me fait mal en permanence", a-t-elle déploré.
Pendant plus de 6 ans, la victime avait en tête en permanence ce viol sauf lorsqu’elle était endormie Par ailleurs, cette mère de famille ne peut pas se reposer, puisque si elle se tait, les souvenirs peuvent s’installer. Pire encore, elle pourrait les revivre et la peur ou la panique pourrait la submerger. Toutes ces raisons l’ont poussé à demander l’autorisation de se faire euthanasier.
Ce droit est légal en Belgique si le patient est capable d’exprimer sa volonté et conscient au moment de la demande. D’autres conditions ont été également mentionnées : une situation médicale sans issue, si la personne est en souffrance physique et/ou psychique constante, insupportable et inapaisable, et si cette douleur résulte d’une affection accidentelle ou pathologique grave ou incurable.
Le fils de Nathalie Huygens soutient la décision de sa mère dans une lettre ouverte, diffusée en mars 2022. "Cela fait des années que nous sommes dans une situation où maman est toujours physiquement vivante, mais mentalement partie depuis longtemps. A la place de ma maman, je ne voudrais plus vivre non plus", a-t-il écrit.
La mère de famille souhaite être euthanasiée le plus rapidement possible, mais elle a expliqué également vouloir essayer de tenir jusqu’au procès civil contre son agresseur.
Sources : 7sur7, Le Matin, Ouest France
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