Une enquête a été ouverte après cette suspicion d’esclavage moderne inédit dans un chantier de construction situé sur le port d’Anvers (Belgique).
Le parquet d’Anvers a annoncé l’ouverture d’une enquête après la découverte de 55 travailleurs philippins et bangladais en situation d’esclavage moderne. Ces personnes étaient payées entre deux et quatre euros par heure par jour, soit près de 600 euros par mois, sur un chantier de construction dans le port. "C’est clair qu’ils étaient dans une situation très précaire", a dit Klaus Vanhoutte, qui dirige à Anvers un des trois centres d’accueil belges de ces victimes d’esclavage moderne. Ils travaillaient en tant que soudeurs et installateurs de tuyaux "sur un quai du port d’Anvers", a précisé un porte-parole de l’Auditorat du travail, une section du parquet spécialisée dans les infractions commises dans le cadre du travail, cité par BFMTV.
L’enquête a été confiée à l’Auditorat du travail qui a assuré que "55 victimes potentielles" s’étaient "manifestées" et devaient être interrogées. Ce chiffre assez élevé de personnes exploitées sur un unique lieu de travail est inédit en Belgique, a déclaré le centre Payoke spécialisé dans l’accueil des victimes de traite des êtres humains. Ces 55 ouvriers sont pour la plupart des Philippins. Le consulat des Philippines à Anvers a donné l’alerte il y a une quinzaine de jours après avoir reçu une plainte de certains d’entre eux, a expliqué le directeur du centre Payoke. "Ce dossier n’est que la partie émergée de l’iceberg", a commenté le ministre belge de la Justice Vincent Van Quickenborne, cité par l’agence de presse Belga.
La Belgique compte 23 000 personnes victimes d’exploitation ou d’esclavage moderne, a déclaré le ministre belge citant un chiffre de l’Indice mondial de l’esclavage (Global Slavery index) - donné chaque année par l’ONG Walk Free Foundation. Déterminé à lutter contre ce fléau, le gouvernement belge a annoncé lundi l’ouverture d’un site internet. La plateforme sera un point de contact unique grâce à laquelle les victimes peuvent trouver de l’aide dans différentes situations (exploitation sexuelle, par le travail, criminalité forcée, prélèvement d’organes, etc.).
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