Le groupe Airbus a vivement critiqué la décision des dirigeants espagnols concernant le programme de Système de Combat Aérien Futur (SCAF).
En juin dernier, l’Espagne a rejoint le programme franco-allemand de SCAF. Ce projet doit intégrer un nouvel avion de combat, des satellites, des drones et d’autres appareils militaires, d’ici 2040, rapporte Le Figaro. Près de 3 mois après, le pays a confié la coordination des industriels espagnols au sein du SCAF, au groupe d’électronique de défense Indra aux dépens d’Airbus Espagne. Cette décision, prise à la fin août, a été très critiquée par le [groupe aéronautique Airbus.->https://www.linfo.re/tags/airbus-5098]
Face à ce problème, le nouveau directeur exécutif du groupe européen, Guillaume Faury, a apporté son point de vue dans une interview au journal économique en ligne El Confidencial. Il a rappelé qu’Airbus assemble, en Espagne, la plupart de ses avions militaires et l’entreprise travaille sur le projet SCAF depuis ses débuts. Selon ses dires, il est "difficile d’imaginer" qu’on introduise dans la phase de conception du SCAF un industriel comme Indra. Car, contrairement à Airbus, Indra n’a pas de compétences en aviation, en drones, en satellites, mais en équipements et en senseurs. "On ne demande pas à un fabricant de roues ou d’ordinateurs de concevoir une voiture. Ce qu’il faut, c’est un constructeur automobile", a-t-il poursuivi.
Pour tenter de faire revenir le gouvernement sur sa décision, le directeur a fait le déplacement en Espagne, cette semaine. Pourtant, le secrétaire d’Etat espagnol à la Défense, Angel Olivares, a laissé peu d’espoir pour un revirement. Effectivement, lors d’une interview croisée au Confidencial, mercredi 18 septembre, il a annoncé que ce n’est pas une décision conjoncturelle, qui puisse être changée du jour au lendemain. "Nous avons décidé que ce serait Indra, et nous continuons à insister pour qu’il travaille main dans la main avec Airbus et les autres industriels", a-t-il martelé.
D’ailleurs, le secrétaire d’Etat espagnol a exposé les griefs de l’Etat espagnol envers le groupe européen, dont il détient 4% du capital, contre 12 % chacun pour la France et l’Allemagne. Il a également estimé que le poids relatif de l’Espagne est en diminution, non seulement au conseil d’administration, mais aussi au comité exécutif. Depuis 2015, l’[Espagne->https://www.linfo.re/tags/espagne] a une représentante, Amparo Moraleda, venue d’IBM et qui a été choisie par la direction d’Airbus contre l’avis du gouvernement espagnol. Et "depuis la dernière restructuration, Airbus Espagne n’est plus membre du comité exécutif, pour la première fois", a-t-il souligné.