Une étude rendue publique lundi pointe le lien entre le réchauffement climatique et la production d’orge. Une situation qui menacerait la bière fabriquée essentiellement à base de cet ingrédient.
Le changement climatique qui se manifeste par une recrudescence de vagues de chaleur et de sécheresse menacerait la production de bière. Selon une étude publiée lundi, la boisson alcoolisée la plus populaire au monde pourrait devenir une denrée rare et, qui plus est, plus chère. Avec la poursuite du réchauffement à son rythme actuel, une des grandes régions de culture d’orge sera frappée au moins une fois par an au cours de ce siècle. Ce qui va entraîner une baisse de 16% de la production mondiale de bière. Ce qui représente l’équivalent de la consommation annuelle aujourd’hui aux États-Unis. Dans la foulée, les prix pourraient doubler, estiment les scientifiques dans leur étude rendue publique dans Nature Plants.
La bière est fabriquée essentiellement avec de l’orge de la meilleure qualité (soit moins de 20% de l’orge mondiale). Le reste est destiné à la nourriture des animaux d’élevage. "Une baisse de la production mondiale d’orge, c’est une baisse encore plus grande de la production d’orge consacrée à la bière," a soulevé Dabo Guan, professeur en économie du changement climatique à l’université d’East Anglia (au Royaume-Uni). Il a ajouté que "les cultures de haute qualité sont encore plus sensibles". En outre, l’orge pourrait servir essentiellement à des usages alimentaires face à une éventuelle baisse de la productivité et la valeur nutritionnelle du blé, du maïs ou encore du riz.
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Les pays les plus consommateurs de bière seront les premiers touchés par ces crises. Les pays européens, les États-Unis, la Nouvelle-Zélande et l’Australie se trouvent dans le top 20 des régions consommatrices (par habitant). En revanche, l’Australie, la France, la Russie, l’Ukraine, l’Argentine, suivis d’autres pays d’Europe sont les principaux exportateurs d’orge. Du côté de l’importation, il y a surtout la Chine, l’Arabie saoudite et l’Iran, suivis des trois grands brasseurs à savoir les Pays-Bas, la Belgique et le Japon.
Source : Europe1