La police suédoise a donné son autorisation pour un rassemblement prévu mercredi devant la plus grande mosquée de Stockholm, lors duquel les organisateurs prévoient de brûler un exemplaire du Coran, marquant ainsi le premier jour de l’Aïd al-Adha, la fête la plus importante du calendrier musulman.
Un homme prévoit de brûler un exemplaire du Coran devant la plus grande mosquée de Stockholm lors d’un "rassemblement" autorisé par la police suédoise mercredi, à l’occasion du premier jour de l’Aïd al-Adha, la fête la plus importante du calendrier musulman. La police a annoncé l’autorisation de ce rassemblement qui comptera deux personnes et se tiendra à 13h30 (11h30), car les "risques sécuritaires" liés à la brûlure du Coran "ne justifient pas son interdiction". "Nous estimons être en mesure de maintenir l’ordre et la sécurité aujourd’hui", a déclaré Helena Boström Thomas, porte-parole de la police, à l’AFP.
Dans sa demande d’autorisation préalable, l’organisateur de cet acte, Salwan Momika, un Irakien de 37 ans ayant fui son pays pour la Suède, exprime son souhait de "partager son opinion sur le Coran". Il déclare : "Je vais déchirer le Coran et le brûler". M. Momika avait déjà fait une demande similaire en février, mais celle-ci avait été refusée par la police. Le sujet est sensible en Suède : une manifestation en janvier au cours de laquelle un Coran avait été brûlé devant l’ambassade de Turquie à Stockholm avait suscité la colère de la Turquie, qui bloque actuellement la candidature de la Suède à l’OTAN.
Deux rassemblements similaires prévus les 6 et 9 février, dont l’un était également organisé par Salwan Momika, et qui devaient aboutir à la combustion de copies du livre sacré de l’islam, avaient été interdits par la police de Stockholm en raison des risques de troubles à l’ordre public. Selon la police, la pratique de brûler le Coran est de plus en plus répandue dans le pays, ce qui en fait "une cible plus prioritaire pour les attaques".
Les manifestants ont rapidement fait appel de la décision, affirmant que leur droit constitutionnel de manifester avait été bafoué. Un tribunal administratif leur a donné raison début avril. En juin, la cour d’appel administrative a confirmé le jugement de première instance, indiquant que les risques de sécurité avancés par la police n’étaient pas suffisamment liés aux rassemblements en question.
C’est sur cette base que la police suédoise a pris sa décision mercredi, à seulement quelques jours du sommet de Vilnius, prévu les 11 et 12 juillet, où Stockholm espère obtenir des avancées pour son adhésion à l’OTAN.