Shanti De Corte a vécu des années de traumatismes et de souffrances psychologiques intenses après l’attentat de Bruxelles et l’agression sexuelle qu’elle a subie. Son euthanasie a obtenu l’aval du corps médical et de sa famille.
La vie de cette jeune femme a été brisée depuis le 22 mars 2016, jour de l’attentat de Bruxelles. Alors âgée de 17 ans, elle devait prendre l’avion en direction de l’Italie pour un voyage de fin d’études. Ce même jour, deux kamikazes ont fait exploser leurs bombes dans le bâtiment. Au total, 16 personnes ont perdu la vie. Shanti De Corte n’a pas été blessée, mais le choc psychologique était assez important, car elle se trouvait à quelques mètres de la déflagration. En conséquence, elle a été admise dans un hôpital psychiatrique où elle a été placée sous forts antidépresseurs. Durant son hospitalisation, elle a également été agressée sexuellement par un autre patient. Une tentative de suicide s’en suivait jusqu’à un traumatisme irréparable et des souffrances psychologiques intenses.
Avec l’aval du corps médical en mai dernier et entourée de sa famille, Shanti De Corte a été euthanasiée à l’âge de 23 ans, rapporte BFMTV citant plusieurs médias belges ce jeudi dont la RTBF. Une procédure qui a mis fin à des années de souffrances. "J’ai ri et j’ai pleuré jusqu’au tout dernier jour. J’ai aimé et j’ai eu le droit de ressentir ce qu’était le véritable amour. Je vais maintenant partir en paix, sachez que vous me manquez déjà", avait écrit la jeune flamande sur sa page Facebook, dans une publication supprimée ce jeudi. Pour justifier cette procédure, la Commission fédérale de contrôle et d’évaluation de l’euthanasie a expliqué qu’elle se trouvait dans une souffrance psychique telle que sa demande a été logiquement acceptée.
Des dizaines de médicaments et de multiples consultations n’ont pas permis à la jeune femme de sortir de sa vie infernale provoquée par l’attentat de Bruxelles. "Les psychiatres, après de multiples consultations, se sont dit qu’ils étaient au bout de leurs possibilités et qu’elle était incurable", a confirmé Yves de Locht, médecin généraliste à Bruxelles. La loi belge autorise l’euthanasie depuis le 28 mai 2002 si elle est "volontaire, réfléchie, répétée" et "sans pression extérieure". En 2021, la Belgique a recensé 2 700 euthanasies, dont la plupart étaient des personnes âgées de 60 à 89 ans.
Lire toute l’actualité en Belgique