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Dix ambassadeurs dont ceux de France, d’Allemagne et des Etats-Unis avaient réclamé la libération de l’opposant au régime turc Osman Kavala. Le président Recep Tayyip Erdogan a ordonné de les expulser "au plus vite".
Accusé de vouloir déstabiliser la Turquie, Osman Kavala est détenu sans jugement depuis 4 ans. En début de la semaine, l’Allemagne, le Canada, le Danemark, les Etats-Unis, la Finlande, la France, les Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande, la Norvège et la Suède ont appelé à un "règlement juste et rapide de l’affaire". Leurs ambassadeurs ont été convoqués au ministère des Affaires étrangères dès le lendemain, leur démarche ayant été jugée "inacceptable".
Jeudi 21 octobre, le chef de l’Etat a brandi une menace d’expulsion, mais deux jours plus tard, il a demandé de l’exécuter "au plus vite". "J’ai ordonné à notre ministre des Affaires étrangères de régler au plus vite la déclaration de ces dix ambassadeurs comme persona non grata", a déclaré R. T. Erdogan lors d’un déplacement dans le centre de la Turquie, rapportent plusieurs médias. Il n’a en revanche pas communiqué une date précise.
Ces ambassadeurs "doivent connaître et comprendre la Turquie", selon le président Erdogan, les accusant "d’indécence". "Ils devront quitter" le pays "s’ils ne le connaissent plus", a-t-il ajouté. Déclarer "persona non grata" des diplomates ouvre la voie à leur expulsion ou leur rappel par leur propre pays. Les dix pays concernés se concertaient samedi soir, sans avoir reçu de notification officielle de la mesure.