"Rien ne justifie qu’on pourchasse des gens", a lancé la chancelière allemande Angela Merkel pour dénoncer les violentes manifestations contre les migrants à Chemnitz puis à Köthen, dans l’est de l’Allemagne.
Lundi 10 septembre, le gouvernement allemand s’est dit "horrifié" à la suite des slogans nazis proférés lors d’une manifestation à Köthen. Angela Merkel a quant à elle condamné les actes xénophobes commis fin août à Chemnitz.
Au total, ce sont environ 2 500 personnes qui ont manifesté dimanche soir dans le centre de Köthen après la mort d’un Allemand de 22 ans impliquant deux Afghans. Ce drame est intervenu deux semaines après la mort d’un Allemand de 35 ans à Chemnitz. La police soupçonne plusieurs demandeurs d’asile irakiens et syriens d’avoir commis ce meurtre. L’extrême droite allemande s’est déjà saisie de cet homicide pour organiser plusieurs manifestations dans la ville. Des manifestants ont proféré des slogans ouvertement national-socialiste. Ces mobilisations, marquées par des violences, ont relancé le débat sur l’immigration et provoqué une nouvelle crise gouvernementale.
Lors de son discours à la tribune du Bundestag, la chancelière allemande a réprimandé les violences et les slogans nazis. "Rien ne justifie qu’on pourchasse des gens, qu’on manifeste de l’hostilité envers des gens différents (...), qu’on s’attaque à des policiers", a-t-elle insisté. Elle a refusé que des manifestants de l’extrême droite puissent "privés notre société de tranquillité". Juifs, musulmans, chrétiens et athées ont leur place dans cette société fondée sur le respect de la dignité humaine, a-t-elle martelé.
Le chef de file d’Alternative pour l’Allemagne (AfD), formation d’extrême droite, avait un peu plus tôt averti Angela Merkel déclarant que la "paix intérieure" est menacée. "Aussi répugnants que soient les saluts hitlériens, je tiens à rappeler que l’événement très grave de Chemnitz est l’acte meurtrier de deux demandeurs d’asile", a affirmé Alexander Gauland.