"Nous allons fêter cette victoire historique", a lancé Björn Höcke, l’homme fort de l’AfD après que l’extrême droite a remporté le scrutin régional en Allemagne.
L’AfD, parti d’extrême droite, a réalisé une percée majeure lors des récentes élections régionales en Saxe et en Thuringe, deux Länder de l’est de l’Allemagne. Avec près de 30 % des suffrages, le parti est arrivé en tête en Thuringe et deuxième en Saxe, derrière la CDU. En Thuringe, Björn Höcke, leader de la branche radicale de l’AfD, a salué ces résultats. "Nous allons fêter cette victoire historique", a-t-il lancé sur les propos repris par Le Figaro. Ce succès survient malgré une couverture médiatique hostile et un rejet par la classe politique traditionnelle. Cependant, les résultats sont légèrement inférieurs aux prévisions des sondages, notamment en raison de l’impact limité de l’attaque islamiste à Solingen sur le vote en faveur de l’AfD.
Les partis de la coalition au pouvoir au niveau fédéral ont subi de lourdes pertes dans ces élections. Le SPD d’Olaf Scholz a peiné à atteindre 8 %, tandis que les Verts risquent de perdre leur représentation au Parlement de Thuringe. Le FDP, dirigé par Christian Lindner, disparaît des deux hémicycles. Ces résultats ont suscité une crise au sein de la coalition, avec des appels à une meilleure communication et une réévaluation des stratégies politiques, notamment de la part de Kevin Kühnert, secrétaire général du SPD. Un autre acteur clé de ces élections est l’Alliance Sahra Wagenknecht (BSW), un nouveau parti populiste créé par l’ancienne présidente du groupe Die Linke au Bundestag. La BSW a obtenu 16 % des voix en Thuringe et 12 % en Saxe, grâce à une campagne axée sur le rejet du gouvernement Scholz, la critique des coûts énergétiques et l’opposition à la livraison d’armes à l’Ukraine. Bien que ce parti ait émergé comme une force incontournable pour la formation de coalitions, les partis traditionnels allemands ont exclu toute alliance avec l’AfD, conformément à la règle du cordon sanitaire.
Cette élection met en lumière la solidité de l’extrême droite dans les régions de l’ex-RDA, malgré les efforts pour contrer son ascension. Le sentiment d’une identité distincte des Allemands de l’Est, souvent méfiants envers Berlin, persiste. À court terme, la priorité des partis traditionnels sera de former des coalitions pour éviter que l’AfD n’accède au pouvoir. Toutefois, les équations politiques complexes en Thuringe et en Saxe rendent cette tâche particulièrement ardue. Les partis traditionnels devront faire preuve de flexibilité pour naviguer dans ce paysage politique de plus en plus fragmenté.
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