Après l’empoisonnement présumé de l’opposant Alexeï Navalny, la Russie n’a toujours pas ouvert une enquête. L’initiative de la transparence serait pourtant "mise à leur crédit", selon le chef de la diplomatie française.
Alexeï Navalny, opposant de longue date de Vladimir Poutine et militant anti-corruption, avait fait un malaise dans un avion en Sibérie le 20 août. Son entourage avait alors immédiatement dénoncé un empoisonnement. Craignant que les autorités russes tentent de camoufler des indices sur la manière dont il est tombé malade, ses proches ont bataillé pour un transfert en Allemagne. L’hôpital berlinois, où Navalny a été admis a déclaré, lundi, avoir trouvé des "traces d’empoisonnement". Les médecins à son chevet ont évoqué une "intoxication par une substance du groupe des inhibiteurs de la cholinestérase".
Après Berlin, Paris et Washington ont appelé à une enquête judiciaire. Le gouvernement français a réclamé, mardi, que cela soit faite rapidement et dans la transparence. Les auteurs de cet "acte criminel" devraient être jugés. Mais le Kremlin essaye de gagner du temps, insistant sur le fait qu’il ne pouvait considérer que l’opposant russe avait été empoisonné tant qu’une substance spécifique n’a été identifiée. Pour la Russie, tant qu’il n’y a pas de preuve, il n’y a donc pas de victime.
Aucune enquête n’a été ouverte en Russie malgré les appels lancés par les Occidentaux. Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, déplore que le Kremlin ne "joue" pas la "transparence" après l’empoisonnement présumé d’Alexeï Navalny. Il a déclaré sur la radio RTL, jeudi 27 août :
"Je ne comprends pas pourquoi la Russie ne joue pas le jeu de la transparence". Le chef de la diplomatie française a expliqué que prendre cette initiative serait pourtant dans leur "intérêt".