Alors que le Saint-Siège s’apprête à publier le premier rapport de la Commission pontificale pour la protection des mineurs, les associations de victimes estiment que les actions concrètes sont insuffisantes.
Le rapport, fruit du travail de la Commission pontificale, vise à identifier les risques existants et à fournir des recommandations pour protéger les enfants et les adultes vulnérables au sein de l’Église. Cette initiative de publication annuelle représente, selon le Vatican, un "nouveau départ" dans la gestion de cette crise. L’organe consultatif du Saint-Siège, qui inclut des experts en droit, en psychologie et en droits humains, a relevé un manque flagrant de données fiables sur les agressions. Cela complique la protection des victimes.
À la demande du Pape, l’enquête examine les dispositifs en place dans une quinzaine de diocèses répartis sur plusieurs continents, ainsi qu’au sein de la Curie romaine. Mais la commission, elle-même, n’a pas été épargnée des critiques. Plusieurs membres internes ont dénoncé un manque de transparence. En mars 2023, le père jésuite Hans Zollner, une personnalité influente dans la lutte contre les abus, a démissionné en dénonçant des "problèmes structurels" au sein de la commission.
Depuis 2013, le pape François a mis en œuvre diverses réformes, notamment l’obligation de signalement des abus et la levée du secret pontifical. Cependant, les associations de victimes demandent davantage de transparence. Ils insistent sur la nécessité d’inclure les autorités civiles dans les signalements d’abus, de divulguer les noms des clercs condamnés, et d’appliquer la tolérance zéro. Anne Barrett Doyle, codirectrice de l’ONG Bishop Accountability, estime que pour répondre à la crise, toute accusation crédible devrait se solder par une exclusion définitive du clergé.
Source : Leparisien.fr