Trente-quatre ans plus tard, des accusations oubliées réapparaissent et mettent en doute l’héritage de cette célèbre figure de la charité.
En 1990, Grisélidis Real, une ancienne prostituée de Genève, avait affirmé à la télévision française avoir vu l’abbé Pierre dans un bordel de Genève. Lors de son intervention dans l’émission ’Ciel mon mardi’, elle avait rapporté que la patronne de l’établissement lui avait demandé de regarder par un trou de serrure. Elle avait alors découvert la présence de l’abbé Pierre. Ce témoignage, à l’époque, avait été largement ignoré, et Grisélidis Real avait même été confrontée à des critiques sévères et à des menaces, comme le rapporte la RTS.
Aujourd’hui, alors que des accusations d’agressions sexuelles contre l’abbé Pierre se multiplient, le témoignage de Grisélidis Real prend une nouvelle dimension. Après la publication d’un rapport interne en juillet contenant trois témoignages incriminants, 17 nouvelles accusations de violences sexuelles ont été portées contre lui en septembre. Bien que la radio suisse n’ait pas fourni de preuves concrètes concernant la présence de l’abbé Pierre dans la maison close, elle a révélé un autre détail troublant : une liaison présumée avec une femme de sa communauté.
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La RTS rapporte que l’abbé Pierre aurait maintenu une relation secrète avec cette femme lors de certains déplacements. De plus, une autre femme de Genève a affirmé que l’abbé mettait en garde contre les risques de comportements inappropriés lorsqu’il était approché. En réaction aux accusations d’agressions sexuelles, plusieurs communes et communautés associées à l’abbé Pierre ont décidé de retirer son nom des lieux qui lui étaient dédiés. En Suisse, une plaque commémorative a été sciée, et des fresques représentant l’abbé Pierre ont été effacées dans les communautés Emmaüs.
Source : 20minutes.fr