Sven Mary, avocat de Salah Abdeslam, a demandé à la justice belge un procès en toute impartialité. "Jugez-le comme vous jugeriez Dupont !", a déclaré l’homme de loi en plaidant l’irrecevabilité des poursuites contre son client.
Dans le cadre du procès de la fusillade à Forest en mars 2016, l’avocat de Salah Abdeslam a demandé un jugement objectif pour son client. Sven Mary a ainsi imploré la justice belge de se focaliser uniquement sur le dossier de l’attaque contre des policiers à Bruxelles. "Ce dossier est pollué par tout ce que vous avez lu, vu, entendu. Je vous demande de juger Salah Abdeslam comme vous jugeriez Dupont", a lancé l’homme de loi. Me Sven Mary a en effet décidé de maintenir sa plaidoirie en faveur du seul survivant des attentats du 13 novembre à Paris, malgré son absence au deuxième jour du procès.
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En ce qui concerne la question de procédure quant à l’emploi des langues, l’avocat a également plaidé l’irrecevabilité des poursuites contre Salah Abdeslam et son coprévenu Sofiane Ayari. Dans son ordonnance de saisine du magistrat instructeur chargé de l’affaire, Me Sven Mary, a expliqué que le doyen des juges antiterroristes aurait dû employer le néerlandais et non le français. L’homme de loi avance le fait que ce dernier était surtout rattaché au tribunal néerlandophone de Bruxelles. "L’ensemble des actes" de l’instruction "qui doivent être écartés des débats", a plaidé l’avocat de Salah Abdeslam. Le tribunal devra trancher sur ce point.
Pour Sven Mary et les autres avocats de la défense, la justice belge n’a aucune preuve permettant d’avancer la responsabilité terroriste de Salah Abdeslam et de Sofien Ayari dans cette affaire de fusillade à Forest. D’après les hommes de loi, les deux prévenus n’ont rien à voir avec les tirs perpétrés contre les policiers dans l’appartement à Dries. "Il n’y a aucun élément qui vous permette de condamner Abdeslam pour infraction terroriste", a déclaré Sven Mary. Cet argument a été soutenu par un conseiller de Sofien Ayari. D’après ce dernier, les terroristes souhaitent mourir en martyr. "Eux, ce qu’ils voulaient ce n’est justement pas mourir, mais fuir", a affirmé l’homme de loi.
Les deux prévenus comparaissent pour "tentative d’assassinat sur plusieurs policiers" et "port d’armes prohibées", le tout "dans un contexte terroriste". Le jugement sera connu au mois d’avril.
Source : Europe 1, Le point