Pierre Moscovici a accusé certains pays européens d’être des "trous noirs fiscaux" et promis d’exercer une "pression intelligente" à leur encontre.
Luxembourg, Malte ou encore Irlande, le commissaire européen aux Affaires économiques est monté au créneau face à certains pays européens "lieux où l’optimisation fiscale agressive trouve sa place".
En décembre 2017, l’Union européenne a accueilli pour la première fois une "liste noire" de 17 paradis fiscaux. L’ONG Oxfam avait pointé du doigt quatre pays européens : l’Irlande, le Luxembourg, Malte et les Pays-Bas, qui auraient dû, selon elle, figurer sur cette même liste si les critères européens leur étaient appliqués. Près d’un mois après Pierre Moscovici revient à la charge. "Certains pays européens sont des trous noirs fiscaux (...) À l’évidence beaucoup de pays de l’Union européenne sont des lieux où l’optimisation fiscale agressive trouve sa place. Je cherche comment répondre à cela", a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Bruxelles. Il a principalement parlé de l’Irlande, les Pays-Bas, le Luxembourg, Malte, Chypre. "Si vous vous apercevez que les flux fiscaux vont vers tel ou tel pays qu’on connaît dialoguons sur la manière de résorber les choses", a-t-il dit, en soulignant que ces États n’étaient pas des paradis fiscaux.
Comme l’annonce le commissaire européen aux Affaires économiques, les 28 ministres des Finances de l’UE se réuniront prochainement pour sortir huit pays de la "liste noire". Ces deniers ont fourni des engagements de réformes en matière fiscale, ce qui devrait les faire passer sur la liste dite "grise", où ils sont alors sous surveillance étroite. "Toute réduction de la liste noire pourra être lue comme un affaiblissement et il n’y a pas de secret, à la prochaine réunion des ministres des Finances de l’UE, la liste va fondre", a précisé Pierre Moscovici. La liste grise, complétée par les 8 nouveau (le Panama, la Corée du Sud, les Émirats Arabes Unis, la Tunisie, la Mongolie, Macao, Grenade et Barbade), devrait atteindre le nombre de 55.