Plusieurs pays européens se trouvent dans le collimateur du Conseil de l’Europe en matière d’accès à la contraception et à l’avortement dans le Vieux continent. Le rapport publié ce mardi est accompagné de plusieurs recommandations adressées aux Etats membres.
Le droit des femmes a reculé en matière d’accès à la contraception et à l’avortement en Europe. Tel est le constat alarmant révélé mardi dans le rapport du Conseil de l’Europe. Nils Muiznieks, le commissaire aux droits de l’Homme, a mis en avant l’émergence des menaces résurgentes pour la santé et les droits sexuels et reproductifs des femmes au cours de ces dernières années. Cette régression est surtout le résultat de "restrictions rétrogrades", précise le Conseil alors que 40 États membres sur 47 reconnaissent le droit à l’IVG. Chaque Etat opte pour des restrictions avec notamment une limite dans le temps pouvant aller de 10 à 24 semaines de grossesse.
L’Arménie, la Géorgie, la Macédoine, la Russie et la Slovaquie sont les premiers à être épinglés par le Conseil de l’Europe. Et pour cause : l’adoption récemment "des mesures renforçant les critères à remplir pour les femmes afin d’avoir accès à l’avortement", rapporte 20 Minutes. La Pologne se trouve également dans le viseur à cause d’une loi obligeant l’obtention d’une prescription médicale pour pouvoir recourir à un moyen de contraception d’urgence. "Ces procédures entraînent beaucoup de souffrance chez les femmes (…) elles relèvent du droit à la vie, à la vie privée, à la santé, à la liberté de prendre ses propres décisions", a précisé le commissaire letton.
Dans les autres pays, comme en Italie par exemple, la majorité des professionnels de santé (70%) n’autorisent pas un avortement, citant une clause de conscience, souligne le rapport. En Turquie, le consentement du mari est obligatoire. Nils Muiznieks insiste sur la responsabilité de l’État qui doit s’assurer d’un autre moyen d’accès à l’avortement possible. "L’avortement doit être légal à la demande d’une femme en début de grossesse et jusqu’à son terme si cela peut protéger sa vie ou si elle risque d’être maltraitée", a conclu le commissaire.
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