Dimanche après-midi, la police turque a utilisé des balles en caoutchouc pour empêcher des manifestants de tenir la gay pride annuelle sur la place Taksim à Istanbul.
La gay pride annuelle en Turquie devait se dérouler sur l’emblématique place Taksim au centre d’Istanbul. Les autorités locales ne l’ont pas entendu de cette oreille et ont utilisé la force pour disperser les manifestants. Comme le rapporte Le Figaro, la police a utilisé des balles en caoutchouc, tirant sur une quarantaine d’individus et au moins 4 personnes ont été arrêtées.
C’est la troisième année d’affilée que la manifestation a été interdite après des menaces de groupes conservateurs et d’extrême droite. Les autorités turques affirme vouloir préserver "l’ordre public" et la "sécurité des touristes, des habitants et des participants".
"Nous n’avons pas peur, nous sommes là, nous ne changerons pas. Vous avez peur, vous changerez et vous vous y habituerez", disaient les organisateurs de cette gay pride en ajoutant que la véritable raison aux réactions contre la marche, "qui s’est déroulée pacifiquement pendant 12 ans, c’est la haine". Pour eux : "on ne peut pas assurer notre sécurité en nous jetant en prison, en nous demandant de nous cacher", et que leur sécurité sera garantie en les reconnaissant dans la Constitution, "en garantissant la justice, par l’égalité et la liberté".
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En Turquie, comme dans beaucoup de pays musulmans, l’homosexualité n’est pas reconnue comme étant un crime mais l’homophobie y est très présente.
En 2010, la ministre de la Famille et de la Femme Aliye Selma Kavaf avait mis de l’huile sur le feu en disant que l’homosexualité relève d’un "désordre biologique", et que c’est maladie qui devait être soignée.
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