C’est la première fois que la Première ministre britannique Theresa May et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker se sont retrouvés autour d’un dîner pour évoquer le Brexit. Loin de la bonne entente devant le 10 Downing Street, la rencontre a viré au drame.
Si le communiqué officiel parlait d’une "rencontre constructive" entre Theresa May et Jean-Claude Juncker, le dîner du 26 avril était en réalité désastreux. Réunis autour d’une même table pour évoquer les termes du Brexit, la Première ministre britannique et le président de la Commission européenne ont eu un accrochage. A la grande surprise du responsable luxembourgeois, Theresa May aurait insisté sur l’accélération au plus vite des négociations sur un accord commercial entre l’Union européenne et le Royaume-Uni. Cependant, les 27 veulent avant tout régler la question des conditions de sortie de l’Europe, rapporte le journal allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ) citant un récit de la rencontre.
Selon toujours le journal allemand citant des sources anonymes à la Commission, Theresa May aurait déclaré que son pays n’avait plus de dettes envers l’UE. Or, le Brexit coûterait vers 60 milliards d’euros au Royaume-Uni. Jean-Claude Juncker aurait alors reproché à la Première ministre britannique de vivre dans "une autre galaxie", selon les propos relayés par le Sunday Times et repris par RTL ce mercredi. "Je quitte Downing Street dix fois plus pessimiste que je ne l’étais", aurait lâché le président de la Commission européenne.
A la suite de cette publication du journal allemand FAZ, Theresa May a déclaré lundi qu’après avoir lu l’article, elle estime qu’il s’agit de ragots de Bruxelles. "On ne va pas se mettre à commenter ce genre de fuites", a ajouté mardi la ministre de l’Intérieur Amber Rudd, sur ITV en soulignant l’importance de la discrétion dans la conduite des négociations. De son côté, Jean-Claude Juncker estime que Londres a sous-estimé les difficultés techniques auxquelles la commission fait face.