Une centaine de manifestants ont fait irruption jeudi dans le Parlement de Macédoine en guise de protestation contre l’élection du président de l’Assemblée lors d’un vote qu’ils jugent injuste.
Le visage ensanglanté, le leader de l’opposition de gauche figure parmi les blessés lors de ces heurts au Parlement de Macédoine. Au moins 10 personnes ont été blessées jeudi après qu’une centaine de manifestants se sont introduits dans l’hémicycle. Ces protestataires, notamment des sympathisants du parti de droite VMRO-DPMNE de l’ex-Premier ministre Nikola Gruevski ont contesté l’élection du président de l’Assemblée. Selon eux, le vote est injuste. Depuis les élections législatives anticipées de décembre, les sympathisants de droite ont manifesté tous les jours à Skopje. Macédoine traverse en effet une impasse politique depuis deux ans à la suite des révélations de faits de corruption dans lesquelles les plus hautes sphères du pouvoir sont impliquées.
Les manifestants s’opposent à la formation d’un gouvernement de coalition entre les sociaux-démocrates de Zoran Zaev et les représentants de la minorité albanaise. Cette situation porterait, selon eux, atteinte à l’unité nationale de la Macédoine. Des drapeaux macédoniens ont été visibles dans le rang des protestataires qui chantaient l’hymne national. Des images diffusées par une télévision locale, TV Nova ont fait apparaître au moins une personne masquée dans le bâtiment. "Je condamne les attaques contre les députés à Skopje dans les termes les plus vigoureux. La violence n’a pas sa place dans le Parlement", a de son côté lâché le Commissaire européen à l’Elargissement Johannes Hahn sur son compte Twitter, propos relayés par Le Figaro.
La colère des manifestants résulte notamment de la tentative de la coalition autour de Zoran Zaev de faire élire un président du parlement, l’Albanais Talat Xhaferi. Dans cette impasse politique en Macédoine, les sociaux-démocrates accusent le patron de la droite, Nikola Gruevski, alors Premier ministre, d’être de donneur d’ordre des écoutes illégales ayant abouti à la révélation des faits de corruption. L’Union européenne et les Etats-Unis ont tenté de persuader le leader des sociaux-démocrates (SDSM), Zoran Zaev, mais en vain. La proposition reposait sur la formation avec les partis albanais d’un gouvernement de coalition qui disposerait d’une majorité au Parlement (67 députés sur 120) sachant que les Albanais représentent 20 à 25% de la population de ce pays d’Europe du Sud.
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