Des milliers de manifestants ont battu le pavé de plusieurs villes de Roumanie pour protester contre la nouvelle législation anticorruption qu’ils jugent trop souple. Les mesures sont également critiquées par les ambassades étrangères.
Ces manifestations qui agitent plusieurs villes de Roumanie depuis mercredi 1er février sont les plus importantes depuis la chute du communisme et celle du dictateur Nicolae Ceausescu en 1989, observe le site 20minutes.fr. Plusieurs centaines de milliers de personnes sont ainsi descendues dans la rue, notamment dans la capitale Bucarest. Elles haussent le ton contre un assouplissement de la législation anticorruption qui est également la cible de critiques à l’étranger.
"Il était temps que les gens se réveillent et cessent d’accepter autant d’abus", se félicitait une manifestante à Bucarest. D’autres manifestations se sont également tenues dans les grandes villes de Cluj, Sibiu ou Timisoara. Les opposants à la nouvelle législation anticorruption scandaient des slogans comme "honte à vous" ou encore "démission".
150k people #protest in the streets of #bucharest against #CORRUPTION in #romania pic.twitter.com/AhjvXEW69d
— Ionut Florescu (@icflorescu) 1 février 2017
La nouvelle législation anticorruption a été adoptée par un décret d’urgence susceptible de protéger les personnalités politiques contre les poursuites judiciaires, à moins d’un mois après l’entrée en fonction du gouvernement du Premier ministre roumain Sorin Grindeanu. Ainsi, plusieurs infractions se retrouvent dépénalisées, notamment l’abus de pouvoir, qui n’est plus sanctionné par une peine de prison que si le préjudice est supérieur à 44 000 euros.
Le gouvernement roumain affirme avoir comme objectif de désengorger les prisons du pays grâce à cette nouvelle législation anticorruption. Les ambassades de France, d’Allemagne, des Etats-Unis, du Canada et des Pays-Bas ont également critiqué le texte dans une déclaration commune.