Le geste peut paraître atroce et pourtant pour cette tribu nomade d’un village russe sur la péninsule de Yamal, tué des rennes est une nécessité pour survivre. Pour Noël, 3 000 bêtes seront abattues pour préserver les terres et vendre la viande.
La tribu baptisée les "Nénètses" ou "Yurak" occupe depuis de longue date la péninsule de Yamal, là où les températures peuvent descendre en dessous de -40°C. Une des régions éloignées de l’Arctique en Russie. A l’approche de Noël, cette tribu s’apprête à effectuer un rituel bien étrange.
Ce village russe, principalement composé d’éleveurs de rennes, va abattre plus de 3 000 de ses bêtes pour préserver ses terres et vendre la viande. Chaque fin d’année, ces éleveurs vont trier les bêtes puis abattre celles qui sont les plus faible. Selon la tradition, l’abattage des rennes permet aux éleveurs de préserver la toundra, fragilisée par le réchauffement climatique. Dans la coopérative agricole du village de Krasnoye, le seul bourg des environs doté d’une route pour rejoindre le centre administratif Narian-Mar, les rennes ont déjà été privés de leurs bois et sont prêts pour l’abattoir.
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Igor Ledkov de la coopérative agricole explique que le volume de l’abattage varie chaque année, "mais cette année, nous prévoyons d’abattre 3000 rennes", a-t-il ainsi confirmé à l’agence Reuters. La coopérative estime en outre qu’il restera 15 000 à 17 000 spécimens qui fouleront la toundra quand il y aura assez de neige sur le sol "afin qu’ils ne piétines pas les meilleures pâtures". Mais l’an prochain, les Nénètses prévoient une fin d’année difficile . La subvention de 130 roubles (2,01 euros) qu’ils perçoivent par kilo de viande vendu va être réduite de 40% à cause de la baisse des prix du pétrole.