Le parlement bulgare a adopté une loi interdisant le port du voile intégral en public. Avec la France et la Belgique, la Bulgarie rallonge la liste des rares Etats européens à mettre en vigueur une telle disposition.
Le Parlement bulgare a adopté une proposition de loi concernant l’interdiction du port de la burqa dans le pays. L’approbation de ce décret signifie que la Bulgarie devient officiellement le troisième pays européen, après la France et la Belgique, à interdire les vêtements qui masquent la totalité du visage dans l’espace des lieux publics. La nouvelle législation "interdit le port sur les lieux publics de vêtements dissimulant partiellement ou complètement le visage", sauf s’il est imposé pour des raisons de santé ou par le caractère du métier exercé. Les endroits privés et les mosquées sont affranchis de cette interdiction.
Tout contrevenant à cette loi sera passible d’une amende de 200 Leva (100 €) pour la première infraction et à plus de 1 500 Leva (750 euros) pour chaque infraction suivante. De plus, les personnes qui tenteraient de persuader les femmes à porter le voile islamique (par la force ou l’intimidation) seront condamnées à payer une amende de 5 000 Leva (4 250 euros) et trois ans de prison, et pour ceux qui forceraient les mineures à porter le voile, l’amende sera portée à 10 000 Leva (9 250 euros) et cinq ans de prison.
Inconnu en Bulgarie il y a encore peu, la burqa s’est répandu depuis trois ans dans le quartier rom de la ville de Pazardjik, fief de l’imam autoproclamé Ahmed Moussa, jugé depuis février 2016 pour propagande islamiste radicale. Ahmed Moussa et treize de ses proches sont jugés pour propagande en faveur de l’organisation Etat islamique (EI) et aide logistique à des djihadistes européens en route pour le Moyen-Orient. Il a déjà été condamné à deux reprises pour dérives islamistes. Parti de Pazardjik, le phénomène du port du voile intégral s’est répandu dans les ghettos roms de trois autres villes du sud-est.