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La situation reste extrêmement confuse en Turquie, particulièrement pour les simples citoyens. Une Franco-Turque de 28 ans qui vit à Istanbul raconte la confusion totale qui règne.
La situation était extrêmement tendue en Turquie, vendredi soir. Le premier ministre turc Binali Yildirim a déclaré une tentative de coup d’État menée par des militaires. L’armée aurait agi sans avoir reçu d’ordre du gouvernement. Des témoins rapportent avoir entendu des tirs et des explosions et aperçu des hélicoptères militaires survolant à basse altitude la capitale du pays. La situation particulièrement difficile à vivre et comprendre pour les habitants sur place, privés d’informations. Une Franco-Turque raconte exclusivement sur Europe 1 une nuit de vives tensions et de panique totale.
"On a entendu les hélicoptères au-dessus de nous pendant une vingtaine de minutes, puis les imams qui chantaient à plusieurs moments, sans s’arrêter, alors que ce n’était pas l’heure de la prière. On ne sait pas vraiment ce qui se passe, on ne sait pas comment ça va tourner et comment ça va se finir", témoigne sur Europe 1 la jeune femme de 28 ans. "Il y a beaucoup de chaînes de télé turques qui sont bloquées, on ne peut pas les regarder", a-t-elle expliqué.
Elle souligne qu’elle n’a "pas du tout entendu parler" des tirs de l’armée sur la foule à Istanbul. "Je ne comprends pas tout à ce qui se dit à la télé. Mais de toute façon, ce sont des choses que la télé ne dirait pas parce qu’il y a un droit de liberté d’expression très restreint ici", commente-t-elle. "Quand il y a des attentats à Istanbul, je suis informée par des amis qui vivent à l’autre bout du monde, alors que moi, qui habite pourtant dans le pays, je suis prévenue bien plus tard", prend-elle comme exemple.
La jeune femme quant à elle n’est pas contre le renversement du pouvoir en place. "Le pays ne va pas très bien. Économiquement vraiment pas avec le tourisme à l’arrêt. Je peux vous dire que la fréquentation des hôtels est au plus bas", précise-t-elle avant de conclure : "Il y a des attentats toutes les trois semaines en Turquie, donc un coup d’état n’aurait pu faire que du bien au pays".