Antenne Réunion
Abdallah Lahlali, un bagagiste de l’aéroport Zaventem a été l’une des nombreuses victimes des attentats de Bruxelles. Le rescapé et sa femme témoignent de ce qu’ils ont vécu durant les bombardements du terminal aéroportuaire et de ce qui a changé dans leur vie.
Abdallah Lahlali, un homme de 37 ans en charge des bagages hors-format de l’aéroport de Zaventem a été présent devant le comptoir des départs, rangée onze, quand la première bombe des kamikazes a explosé lors des attentats de Bruxelles. Il a été soufflé par la déflagration puis immobilisé au sol, dans les gravats et au milieu d’un décor de film d’horreur. Il est resté durant plus de trente minutes, blessé et dans la détresse, avant que les secours ne l’évacuent. D’ailleurs, le rescapé avait décrit avec une précision choquante la scène qu’il a vu et qu’il a dû faire face. "Les flashes que je vois, c’est surtout les gens que j’ai vu morts ou bien le ventre ouvert, les gens qui n’ont plus de main, les enfants qui crient après leur maman et la maman est décédée juste à côté de moi", a-t-il témoigné au micro de la RTBF.
Juste après l’explosion de la première bombe, Abdallah Lahlali a appelé sa femme Loubna. Il a informé de la situation à sa femme, notamment en lui disant qu’il a perdu sa jambe dans l’explosion et qu’il allait mourir. Abdallah Lahlali n’avait pas raccroché le téléphone après avoir parlé avec son épouse. À l’autre bout du fil, Loubna imagine les scènes d’horreur qui se passaient dans l’aéroport de Zaventem au moment des attentats.
Après l’appel de son mari, Loubna n’a plus eu de nouvelle d’Abdallah Lahlali. Ce fut le commencement d’une course poursuite pour la femme en essayant de chercher dans tous les centres de santé bruxellois. La mère de famille a appelé le numéro de crise sans pour autant avoir des renseignements sur son conjoint. Elle a ensuite demandé la liste de tous les hôpitaux qui ont accueilli les victimes des attentats de Bruxelles. Finalement, Loubna a retrouvé son mari à l’hôpital d’Anvers, à 45 km au nord de la capitale de la Belgique.
Au moment de l’interview du couple victime de ce drame, Abdallah Lahlali était à l’hôpital. Le couple a affirmé qu’ils sont profondément impactés par ce qui s’était arrivé tant physiquement que moralement. "Depuis ce jour-là, je ne suis pas sortie, je ne suis pas rentrée chez moi, je n’ai pas conduit les enfants à l’école, je n’ai pas repris une vie normale... Je ne peux plus mettre un pied dehors, je suis aussi suivie sur le plan psychologique", afirme Loubna. Abdallah Lahlali a du mal à oublier les images qu’il a vu. "J’ai peur de vivre avec ça tout le temps, ça m’inquiète", a-t-il témoigné selon les informations relayées par Le JDD. Toute la vie de la famille d’Abdallah Lahlali a donc été chamboulée par ces attentats.
Le couple de religion musulmane n’arrive pas à comprendre les agissements des terroristes. "Ils disent que c’est l’islam mais l’islam ne dit pas ça, aucune religion ne dit ça..." Par ailleurs, le rescapé n’a pas caché sa colère envers les kamikazes. "A cause d’eux, j’ai une jambe amputée, j’ai le cerveau qui tourne", fustige Abdallah. "Bien sûr que je leur en veux", a-t-il lancé.
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