Najim Laachraoui, un des kamikazes des attentats de Bruxelles, a été le geôlier d’anciens otages français en Syrie. Didier François, un journaliste d’Euorpe 1, tenu captif entre juin 2013 et avril 2014, l’a formellement identifié.
Najim Laachraoui, l’un des deux djihadistes qui ont déclenché des explosifs à l’aéroport de Zaventem le 22 mars, a été "formellement identifié" par Didier François comme l’un de ses geôliers, a-t-il témoigné sur Europe 1, vendredi dernier. Il se faisait alors appeler Abou Idriss. "Ce n’était pas un garde, il avait un rôle un peu particulier", révèle-t-il toutefois.
Didier François, ainsi que les trois autre journalistes, Pierre Torrès, Edouard Elias et Nicolas Hénin, se souviennent de l’homme chargé de les surveiller au cours de leurs dix mois de captivité. Didier François le décrit comme un homme "intelligent", "extrêmement brillant". "On a eu de très longues discussions, y compris très théoriques", se souvient l’ancien otage du groupe Etat islamique. "C’est quelqu’un qui avait beaucoup lu, (...) qui avait une approche intellectuelle et comparative de l’islam et de la religion catholique", affirme-t-il.
Le journaliste a également précisé le "rôle particulier" de Najim Laachraoui : "c’était l’un des cadres de l’Etat islamique, il faisait partie de l’appareil sécuritaire". Il faisait partie, selon Didier François, "de cette structure de direction qui est la cellule des opérations extérieures, il était chargé du recrutement, de l’encadrement des gens, de leur sélection". Il était à ce titre "l’un des concepteurs" des attentats de Paris et Bruxelles, affirme le journaliste. "On voit bien que pendant les [attaques du 13 novembre] il était en base arrière, à Bruxelles", relève le journaliste.
L’ancien otage du groupe Etat islamique estime que le terroriste a décidé de "passer à l’attentat suicide" à l’aéroport de Zaventem parce qu’il était "poussé par la traque policière". "Son objectif était de réorganiser des attentats donc il était, d’un certain point de vue, préservé par l’organisation", conclut Didier François.
Les quatres otages français, libérés en avril 2014, avaient déjà identifié Mehdi Nemmouche, l’auteur de la tuerie du Musée juif de Bruxelles, et Salim Benghalem, un djihadiste français toujours en Syrie, comme leurs geôliers. Selon une source au sein du ministère de l’Intérieur, interrogée par Le Parisien, Najim Laachraoui est décrit comme un "personnage intelligent, posé, s’adaptant vite aux situations".