En soi, une « simple » marée noire est un problème phénoménal très dur à gérer et qui cause des dégâts considérables pour l’environnement et le paysage. Si elle est déclarée en hautes latitudes, au niveau de l’Arctique et ses environs, le cataclysme est encore plus désastreux. La marée noire sous la glace est quasiment impossible à éponger.
Test grandeur nature
Une simulation grandeur nature entrant dans le cadre d’une recherche a été menée par une équipe engagée par une entreprise Arctia et Lamor. C’est le spécialiste finlandais de la lutte contre les marées noires sur les mers glacées de l’Arctique. Cette expérience de grande envergure a pour but de tester la meilleure façon d’extraire le carburant qui se disperse sous la glace en cas de marée noire.
À bord du brise-glace "Ahto" de l’entreprise Arctia, dirigé par le capitaine Antti Rajaniemi (37 ans), une équipe de chercheurs effectue des expériences uniques en son genre, l’extraction de pétrole sous la glace. Rune Högström fait partie de ces chercheurs spécialisés engagés par Lamor. Le scientifique explique comment fonctionne l’extraction de la mélasse toxique issue d’une marée noire. "Il faut séparer le pétrole de la glace en mer puisqu’on ne peut pas ramener toute cette glace à terre", explique-t-il selon les informations relayées par boursorama.com.
Extraction très difficile
En fait, l’extraction parait simple mais il n’en est rien car sous la glace, le pétrole est d’autant plus difficile à siphonner que sur une mer chaude, voire impossible. "Quand on récupère du pétrole mélangé à de la glace, seul 1% est du pétrole et 99% de la glace. Il faut pouvoir séparer la glace", explique Rune Högström. Sur les mers chaudes, le carburant issu d’une marée noire est plus ou moins facilement récupéré ou dispersé par des agents chimiques. Par contre, une marée noire sous la glace n’est pas visible en surface et le pétrole risque de se mêler avec la glace, ce qui complique davantage l’extraction. Lamor a néanmoins travaillé depuis vingt ans sur la meilleure méthode pour soutirer le pétrole des mers glacées et cette technique a été approuvée par l’Association internationale des producteurs de gaz et de pétrole (IOGP).
Peu de matériels spécialisés
Outre les conditions météo et le froid extrême et la visibilité réduite qui règnent sur les mers couvertes de glaces de l’Arctique, les bateaux et les brise-glaces spécialisés dans la lutte contre les marées noires comme "Ahto" sont extrêmement peu nombreux. À titre d’exemple, la première puissance mondiale, les États-Unis ne disposent que d’un seul brise-glaces prêt à intervenir dans l’Arctique en cas de problème. De plus, le froid et la glace ne facilitent pas la tâche.
La mer Baltique menacée
La mer Baltique est particulièrement exposée à une marée noire sous la glace car elle fait partie des mers les plus fréquentées par les tankers géants qui transportent des millions de litres de pétroles. Pas moins de 350.000 bateaux par an naviguent sur cette mer. Ce trafic très dense renforce les risques de marée noire dans cette zone alors qu’elle est souvent gelée et recouverte de glace. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’étude a été menée dans les environs de cette mer fortement menacée par les marées noires sous la glace.
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