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L’Union européenne devait présenter ce matin sa position à la Turquie avant de signer un accord sur les migrants. Aucun texte commun n’a été trouvé, mais les pays membres devraient fixer des limites à ne pas franhir à Ankara.
Le président du Conseil européen Donald Tusk doit rencontrer le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu à Bruxelles, en présence notamment de Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, rapporte Le Parisien. Tous les protagonistes dans la crise des migrants devraient se rencontrer à l’issue de cette rencontre.
Ahmet Davutoglu a affirmé aux dirigeants européens que la question des migrants ne fait pas l’objet d’un marchandage pour la Turquie. Le Premier ministre turc a plutôt évoqué des valeurs humanitaires et des valeurs européennes.
Mais les choses ne sont pas aussi simples, même si la chancelière allemande Angela Merkel a mis en avant de nombreuses fois l’importance de cet accord avec la Turquie. Elle pense que cet accord représenterait une bonne opportunité pour mettre fin au trafic d’êtres humains dans cette partie du monde secouée par les répercussions de la guerre en Syrie.
Les dirigeants des pays de l’Union européenne avaient été d’accord pour se rencontrer à nouveau pour la finalisation de cet accord. Entre-temps, les compensations envisagées pour la Turquie ont été revues à la baisse.
Le projet d’accord prévoit que la Turquie s’engagerait à reprendre tous les nouveaux migrants en direction de la Grèce, y compris les demandeurs d’asile. L’ONU a mis en garde contre de possibles expulsions collectives et arbitraires qui revêtiraient un caractère illégal. Mais la Commission européenne a promis que tout accord se ferait dans le cadre du respect du droit international, et que les procédures seront individualisées pour tous les migrants.
En échange, l’Union européenne s’engagerait à admettre sur son territoire un Syrien à la place d’un autre renvoyé en Turquie. Le nombre de migrants serait dans un premier temps limité à 72 000. Ankara se verrait offrir une nouvelle aide substantielle de trois à six milliards d’euros.
Mais plusieurs pays sont réticents à s’entendre avec le président turc Recep Tayyip Erdogan dont la politique envers la presse et l’opposition est à leurs yeux rédhibitoires. "Il n’est pas question de brader nos valeurs" , avait notamment prévenu hier le Premier ministre belge Charles Michel.