Il s’agit d’une grande première au Royaume-Uni : l’autorité britannique de la fertilisation humaine et de l’embryologie vient d’autoriser les scientifiques à manipuler des embryons humains à des fins de recherche.
La nouvelle a fait l’effet d’une bombe dans les milieux scientifiques du Royaume-Uni : l’autorité britannique de la fertilisation humaine et de l’embryologie, la HFEA, a autorisé aujourd’hui la manipulation des embryons humains dans le cadre des recherches. L’autorisation concerne la méthode Crispr-Cas9 permettant de cibler les gènes défaillants dans l’ADN afin de les neutraliser, précise Le Figaro.
Après une première tentative de la Chine en janvier 2015, cette autorisation est l’une des toutes les premières au monde. "Nous avons approuvé la demande du docteur Kathy Niakan de l’Institut Francis Crick de Londres d’ajouter la possibilité de manipuler des embryons humains à son autorisation de recherche", a annoncé la HFEA dans un communiqué.
La demande d’autorisation avait été déposée en septembre 2015 afin d’étudier les gènes en jeu lors du développement des cellules qui vont ensuite former le placenta. L’objectif est de déterminer la raison de l’apparition de fausses couches ces certaines femmes.
Jusqu’ici, la modification d’embryons à des fins de traitement était interdite au Royaume-Uni. Cependant, elle est autorisée depuis 2009 dans la recherche, autorisation assortie d’une condition : les embryons doivent être impérativement détruits au bout de quinze jours. La HFEA a confirmé que l’utilisation des embryons en vue d’une transplantation sur des femmes reste interdite.
L’année dernière, des scientifiques chinois avaient annoncé être parvenus à modifier un gène défectueux dans plusieurs embryons. Ce gène est à l’origine d’une maladie du sang mortelle. La nouvelle a provoqué une vive inquiétude et a soulevé des questions éthiques.
Les chercheurs chinois avaient à l’époque indiqué avoir "eu de grandes difficultés" et affirmé que leurs travaux "montraient la nécessité urgente d’améliorer cette technique pour des applications médicales".