En 2015, la fortune des 62 personnes, parmi les 1% les plus riches du monde, est équivalent à celle que possède la moitié la plus pauvre de la population mondiale, a révélé l’ONG britannique Oxfam.
À l’approche du forum économique mondial de Davos (Suisse), les chiffres sortis ce lundi par l’ONG britannique Oxfam sont frappants. "Le patrimoine cumulé des 1% les plus riches du monde a dépassé l’an dernier celui des 99% restants, avec un an d’avance sur les prévisions", a précisé l’organisation.
62 contre 388 il y a cinq ans
L’ONG britannique a observé un écart spectaculaire entre la frange la plus riche et le reste de la population au cours des douze derniers mois. "L’an dernier, Oxfam avait prédit que les 1% posséderaient plus que le reste du monde en 2016. Cette prédiction s’est en fait réalisée dès 2015 : un an plus tôt", est-il indiqué dans le rapport. Après calcul, l’organisation a recensé 62 personnes possédant autant que la moitié la plus pauvre de la population mondiale, contre 388 il y a cinq ans.
Des millions de personnes souffrent de la faim
L’ONG lance un appel aux participants au forum de Davos pour qu’ils passent à l’action. "Nous ne pouvons pas continuer à laisser des centaines de millions de personnes souffrir de la faim, alors que les ressources qui pourraient les aider sont amassées par quelques personnes en haut de l’échelle", a déclaré Manon Aubry, chargée des questions de justice fiscale et d’inégalités chez Oxfam France, dans un communiqué relayé par Europe1. L’ONG poursuit en affirmant que depuis le début du XXIe siècle, la moitié la plus pauvre de l’humanité a profité de moins de 1% de la hausse totale des richesses mondiales, tandis que les 1% les plus riches se sont partagé la moitié de cette augmentation.
Arrêter "l’ère des paradis fiscaux"
Pour pallier à cet accroissement des inégalités, Oxfam appelle à mettre un terme à "l’ère des paradis fiscaux", précisant que 9 entreprises sur 10 figurant "parmi les partenaires stratégiques" du WEF "sont présentes dans au moins un paradis fiscal". Toutefois, la méthodologie utilisée par Oxfam était largement contestée par plusieurs économistes l’an dernier. L’ONG britannique avait soutenu le patrimoine net, soit les actifs détenus moins les dettes, comme instrument utilisé.