Les adolescents de moins de 16 ans n’auront plus accès aux réseaux sociaux librement. L’Union européenne veut en effet rendre obligatoire le consentement parental pour les enfants entre 13 et 16 ans.
Le Parlement européen s’est planché, depuis jeudi 10 décembre, en commission un projet sur la protection des données sur le web. Parmi les mesures de ce projet : interdire l’accès aux services en ligne aux adolescents de moins de 16 ans sans l’accord préalable de leurs parents. Cette mesure vise à protéger les plus jeunes contre l’exploitation de leurs données. Ainsi, tout service collectant des informations personnelles (nom, prénom, date de naissance, mail), est concerné : e-mail, réseaux sociaux (Facebook, Snapchat, Instagram), plateforme de blogs voire moteurs de recherche.
Il faut savoir en outre qu’au sein de l’Union européenne, chaque pays est libre de décider lui-même de l’âge limite. En théorie, la plupart des services en ligne sont interdits aux moins de 13 ans. Ces dernières respectent en ce sens la loi américaine. En France, cette limite est de 13 ans tout en sachant que Facebook compte 2,3 millions d’utilisateurs français entre 12 et 17 ans. Pour autant, dans la pratique, il sera toujours facile pour les jeunes de mentir sur leur date de naissance. Le mode de vérification parental n’a pas encore été développé. Il pourrait s’agir d’une simple case à cocher que tous les jeunes de moins de 16 ans pourront cocher sans problèmes, relève Europe 1.
Plusieurs organisations sont montées au créneau pour dénoncer cette mesure jugée inadéquate. L’association ConnectSafely.org explique ainsi que les réseaux sociaux ont souvent un rôle positif pour les jeunes en leur permettant de s’exprimer et d’empêcher, parfois, des suicides grâce aux messages postés sur le web. "Cette disposition est contraire aux usages que l’on observe. Les adolescents sont sur Facebook déjà avant 13 ans, et généralement avec l’approbation de leurs parents", analyse Justine Atlan, directrice générale de l’association française e-enfance.
Le texte doit maintenant faire l’objet d’un vote jeudi de la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieur du parlement européen. Le texte définitif devrait être adopté d’ici à mi-2016. Il faudra attendre ensuite 2018 pour espérer une transcription dans les lois des différents États-membres.