Alessandra Tarantino/AP/SIPA
A l’issue d’un sommet sur les migrants à Malte, les dirigeants européens et africains devraient signer un plan d’action censé endiguer l’afflux de migrants.
Le sommet Europe-Afrique de La Valette, à Malte, consacré à la crise des migrants a débuté mercredi. Un sommet réunissant les chefs d’Etat et de gouvernement d’une cinquantaine de pays des deux continents. Suite aux nombreux naufrages meurtriers en Méditerranée, l’objectif affiché de la Commission européenne est d’établir un plan d’action avec les pays d’origine et de transit des migrants africains pour empêcher que les drames se répètent. En ce sens, les européens se tournent vers l’Afrique pour prendre les mesures nécessaires, dont la fermeture des routes de l’exil vers l’Europe de dizaines de milliers d’Africains.
Jusqu’à ce jeudi, les dirigeants européens tenteront ainsi de convaincre leurs homologues africains de suivre leur plan d’action. Ils proposent notamment un fonds d’aide pour le continent, que la Commission européenne espère porter à 5,1 milliards de dollars, avec la contribution des 28 États membres. Pour autant, les pays africains ne cachent pas leur agacement devant le "deux poids, deux mesures" entre le traitement de leurs ressortissants et celui des demandeurs d’asile syriens.
L’Union européenne veut également accélérer les "retours et réadmissions" en Afrique des migrants irréguliers. La réadmission "dépend aussi des conditions qui seront mises en place", souligne le président nigérien, Issoufou Mahamadou. Les départs volontaires doivent être privilégiés, mais quand ce n’est pas possible, les départs forcés sont un "prérequis pour une politique migratoire efficace", a précisé de son côté Donald Tusk. Pour François Hollande, s’il faut "tendre la main à l’Afrique", il faut aussi lui "demander un certain nombre de réponses en termes sécuritaires".
Dans tous les cas, la Commission européenne attend des résultats concrets en marge de ce somment consacré à la crise des migrants. "Ce sommet est un sommet pour agir", avait déclaré mardi 10 novembre le président du Conseil européen, Donald Tusk, devant le parlement de Malte. Le sommet doit prendre fin ce jeudi à la mi-journée et sera immédiatement suivi d’une réunion entre européens seulement. Une réunion dont l’ordre du jour sera focalisée sur les discussions en cours avec la Turquie, autre pays-clé dans la stratégie européenne visant à limiter les arrivées de réfugiés et de migrants.