Le rapport de l’Organisation mondiale de la santé selon lequel la consommation de viande serait cancérogène est sous le feu des critiques.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a dénoncé le danger de la viande transformée sur la santé. Dans un rapport publié lundi, l’agence de l’OMS en charge de la recherche sur le cancer révèle que la charcuterie est classée dans la catégorie des "agents cancérogènes pour l’homme". Quant aux viandes rouges, qui incluent le porc et le veau, elles sont classées comme "probablement cancérogènes". Des conclusions qui ont été vivement critiquées par les professionnels de la viande des grands pays producteurs.
La viande parmi d’autres agents cancérogènes
Selon les professionnels de la viande, l’OMS a délibérément mis en avant la viande alors que d’autres facteurs favorisent l’apparition des cancers. Industriels américains comme charcutiers français soulignent que la viande n’est que l’un des quelque 940 produits, des plus divers, classés probablement cancérogènes par l’agence spécialisée de l’OMS. "Il est clair que de nombreux auteurs de l’évaluation on trituré les données pour obtenir un résultat bien précis", a réagi l’Institut nord-américain de la viande (NAMI). "Si l’on s’en tenait juste à la liste (...) du CIRC, il serait clair que le simple fait de vivre sur Terre serait un risque de cancer", riposte de son côté l’Association des industriels américains de la viande. Dans un communiqué le Centre de liaison des industries transformatrices de viande de l’UE, a souligné que plusieurs autres facteurs doivent être pris en considération : "l’âge, la génétique, le régime alimentaire, l’environnement et le style de vie".
L’Australie contre-attaque également
L’Australie, l’un des pays plus grands exportateurs de viande au monde, a également critiqué le rapport de l’OMS. "Il ne faut pas trop s’enflammer et se dire que l’on va mourir d’un cancer du côlon si on mange une saucisse parce que ce n’est pas le cas", a déclaré à la radio publique, le ministre australien de l’Agriculture, Barnaby Joyce. Il a appelé à ne pas dramatiser les conclusions de l’OMS. "Si vous voulez éviter tout ce qui peut avoir un lien quel qu’il soit avec le cancer, ne sortez plus de chez vous, ne marchez plus dans les rues de Sydney. Il ne va plus vous rester grand chose à faire dans la vie", a-t-il lancé.
Il faut éviter la panique
Le ministre français de l’Agriculture, Stéphane Le Foll a également mis en garde contre la "panique". "Je ne veux pas qu’un rapport comme celui-là mette encore plus la panique chez les gens", a déclaré le ministre lors d’une rencontre avec la presse. "Au-delà d’un certain niveau de consommation, on peut avoir un cancer. On le savait déjà. On peut et on doit consommer de la viande mais on doit le faire de manière raisonnable", a-t-il ajouté.