La Russie est passée à l’action militaire mercredi en Syrie, menant une vingtaine de raids aériens contre "des intérêts de l’Etat islamique", affirme-t-elle. Ce que mettent en doute la France et les Etats-Unis qui demandent des vérifications.
La Russie a officiellement commencé sa campagne militaire contre les terroristes en Syrie, mercredi dernier. Des avions de Moscou ont frappé leurs premiers objectifs situés dans la région de Homs mais aussi à Hama et à Lattaquié. Les bombes ont été larguées sur des "équipements militaires" et "des stocks d’armes et de munitions" de l’Etat islamique, ont affirmé dans l’après-midi du mercredi 30 septembre les autorités russes.
A côté, les Occidentaux, particulièrement la France et les Etats-Unis s’interrogent si ces frappes ont bien été menées contre l’Etat islamique et non d’autres forces rebelles dont certaines appartiendraient à l’opposition modérée au régime de Bachar el-Assad. Pour le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, les "premières indications" montraient que les zones touchées "n’étaient pas contrôlées par Daech". Le secrétaire d’Etat américain, John Kerry a en outre prévenu que Washington était opposé à des frappes russes qui ne viseraient pas le groupe Etat islamique.
Paris et Washington réclament ainsi de leur côté des garanties et des vérifications sur les véritables objectifs de la Russie, d’autant plus que le chef de l’opposition syrienne soutenue par les Occidentaux, Khaled Khodja, a déclaré que 36 civils avaient été tués lors de ces premiers raids russes. Khaled Khodja affirme qu’ils s’agissaient de zones dont l’Etat islamique et le Front al-Nosra lié à Al-Qaïda étaient absents.
A Moscou donc de prouver ses réelles intentions. Le ministère russe de la Défense a assuré qu’une vingtaine de frappes ont été conduites et ont permis la destruction de huit postes de commandement et centres opérationnels de Daech sans toucher d’infrastructures civiles. Les Occidentaux voient dans cette intervention une opération de sauvetage du régime de Bachar el-Assad.