Un organisme œuvrant pour la défense des requins veut balayer les préjugés tenaces à propos des squales.
Robert Calcagno est le directeur de l’Institut océanographique Fondation Albert-Ier-Prince-de-Monaco, rapporte Le Monde. Son organisme s’engage dans la défense des requins. En effet, ces mammifères marins sont trop souvent considérés comme de redoutables prédateurs.
Il a publié un livre, "Requins". Sa prise de position est motivée par le regard des gens. Pour lui, les requins ne sont pas des grands prédateurs tapis au fond de l’océan. Ils sont responsables d’une dizaine de décès par an.
Les moustiques, eux, sont la cause de 80 000 fois plus. Les chiffres sur les requins sont fiables, car il existe aujourd’hui plusieurs banques de données dans le monde qui recensent chaque attaque sur les humains. L’homme, en revanche, pêche des dizaines de millions de requins par an.
Les populations de requins ne peuvent pas s’adapter pas à une telle prédation. Elles sont en danger. De nombreuses espèces de requins sont aujourd’hui au bord de l’extinction ou d’une disparition locale.
Le scientifique est formel : les requins ont un rôle-clé dans l’écosystème. Ils se trouvent au sommet de réseaux complexes. Ils s’attaquent à des espèces qui deviennent trop nombreuses ou à des animaux affaiblis, malades, qui pourraient contaminer les autres.
Robert Calcagno raconte que sur une partie de la côte Est des Etats-Unis, les hommes ont tellement pêché de requins qu’ils les ont éliminés. Les populations de raies se sont alors anormalement développées et ont décimé d’autres espèces.