Avec seulement neuf donneurs de sperme, la banque nationale du sperme britannique fait face à une pénurie. Et pour cause : les conditions sévères pour être autorisé à donner son sperme font reculer les nouveaux donneurs.
Créée en 2014, la banque nationale du sperme au Royaume-Uni ne totalise que neuf donneurs, a déploré mardi sa directrice, Laura Witjens.
Flatter l’égo masculin
Afin d’atteindre le nombre satisfaisant de donneurs de sperme d’ici trois à cinq ans, l’établissement a lancé une campagne de communication courant septembre dans le but d’attirer les hommes britanniques, a expliqué Laura Witjens dans le quotidien The Guardian cité par Francetv Info. Pour encourager les hommes, la banque a pris exemple sur la méthode danoise consistant uniquement à flatter l’ego masculin. "Si nous affichions : "Messieurs, prouvez votre valeur, montrez à quel point vous êtes bons", j’aurais des centaines de donneurs", note la directrice.
Le défi du don de sperme au Royaume-Uni
Donner son sperme au Royaume-Uni relève d’un véritable parcours du combattant. Les candidats, âgés de 18 à 40 ans, doivent avoir une forme olympique de même que leurs spermatozoïdes. Par ailleurs, la qualité et la mobilité des gamètes doivent être impeccables, mais ils doivent surtout passer le cap de la congélation/décongélation qui peut modifier la mobilité des spermatozoïdes, voire les tuer. Selon Laura Witjens, "si 100 hommes se renseignent, 10 seront testés mais un seul deviendra peut-être donneur ". S’il réussit son exploit, l’heureux élu devra encore se déplacer à la clinique deux fois par semaine pendant quatre mois, tout en respectant une période d’abstinence sexuelle de deux jours avant chaque visite. Une série de tests s’en suivra au bout de six mois.
Royaume-Uni : le don de sperme n’est pas anonyme
La suppression en 2005 de l’anonymat des donneurs par les autorités serait une des raisons pour lesquelles certains britanniques refusent de donner leur sperme. Une fois majeurs, les enfants nés à l’aide d’un don de sperme peuvent connaître l’identité de leur père biologique, même en absence de lien légal avec lui. En échange de leur dépôt de sperme, les donneurs touchent 35 livres (48 euros) par don.