Plusieurs polices européennes ont démantelé mardi matin un important réseau de "traite d’êtres humains" dont les convois transportaient chaque semaine entre 5 et 10 personnes sur le territoire français.
D’après les sources policières que cite 20 Minutes, une quarantaine d’individus qui sont des Albanais du Kosovo, ont été conjointement interpellés dans plusieurs pays dont en France, en Autriche, en Slovaquie, au Kosovo, en Hongrie et en République Tchèque.
Le statut de réfugié politique revendiqué par les sans-papiers
Cette opération effectuée parallèlement est la conséquence d’un renseignement d’Europol. Celui-ci informait sur un grand nombre d’individus originaires du Kosovo ayant mis au point une filière d’acheminement de kosovars destinés à rentrer de manière illégale à l’intérieur de l’espace Schengen. Une fois qu’ils ont franchi la frontière de manière illégale, les sans-papiers ont systématiquement revendiqué le statut de réfugié politique et ont déposé une demande d’asile auprès des autorités du pays d’accueil.
Un rythme de 5 à 10 Kosovars chaque semaine
L’afflux de ressortissants de ce pays s’explique par le fait que Kosovo soit classé comme un pays non sûr par le conseil d’Etat en France, souligne une source policière précisant que chaque année, 2 800 demandes d’asile de Kosovars sont enregistrées. "Ce chiffre est à comparer aux 10 000 en Allemagne ou aux 40 000 en Hongrie", indique la même source policière pour qui, cette affaire est comme "la première grosse filière d’acheminement illégal de Kosovars démantelée". En France, les individus, au nombre d’une dizaine, arrêtés notamment dans la région de Besançon dans le Doubs, sont considérés par les policiers comme "la tête du réseau". "Des chauffeurs faisaient la navette entre la région et le Kosovo à un bon rythme de 5 à 10 personnes chaque semaine", selon l’Office central pour la répression de l’immigration irrégulière et de l’emploi d’étrangers sans titre (Ocriest).
Trafics de drogue et traite d’êtres humains
Les passeurs s’étaient procurés de grosses cylindrées pour effectuer leurs voyages. La même source a précisé qu’il s’agit d’une organisation familiale, du milieu mafieux, qui fonctionnait de façon clanique. D’autres trafics de drogue pouvaient par ailleurs s’ajouter à la traite d’êtres humains. Le procureur de Besançon, où l’affaire est instruite, s’occupe actuellement du dossier.