Alors que les enquêtes sur le meurtre de l’opposant russe Boris Nemtsov se poursuivent vivement ces derniers jours, le principal suspect serait passé aux aveux, apparemment sous la torture.
Un membre du Conseil consultatif pour les droits de l’Homme a déclaré après avoir rencontré le principal suspect du meurtre de Boris Nemtsov que l’homme aurait avoué sous la torture.
De nombreuses blessures sur son corps
Ce membre du Conseil consultatif pour les droits de l’Homme auprès du Kremlin l’avait vu en prison, d’où il a fait des révélations. "Il y a des raisons de croire que Zaour Dadaïev a avoué sous la torture", a affirmé Andreï Babouchkine, selon Libération ce mercredi 11 mars. Il a ensuite ajouté avoir aperçu "de nombreuses blessures" sur le corps de ce Russe tchétchène lors de sa visite dans sa cellule mardi.
Aveu de culpabilité
Zaour Dadaïev, ce Russe d’origine tchétchène a été arrêté samedi en Ingouchie, république voisine de la Tchétchénie. Il a avoué dimanche qu’il a participé au meurtre de Boris Nemtsov alors qu’il était présenté à un tribunal moscovite en compagnie de quatre autres suspects, une semaine après l’assassinat de l’opposant russe. La "participation de (Zaour) Dadaïev au meurtre a été confirmée par ses aveux", a d’ailleurs indiqué la juge Natalia Mouchnikova sur le récit de Libération ce dimanche 8 mars.
Un meurtre "politique"
Alors que les enquêtes se poursuivent, la fille de l’opposant de 55 ans, assassiné de quatre balles dans le dos au pied du Kremlin le 27 février, Janna Nemtsova, a confié dans une interview accordée en Allemagne à la chaîne de télévision américaine CNN que le meurtre de son père était "politique". "Je pense que maintenant, la Russie a franchi la ligne, et que les gens auront peur d’exprimer des idées qui contredisent (...) le point de vue officiel", a-t-elle exprimé. Pour l’opposition russe, la responsabilité incombe au "climat de haine" répandu par les autorités russes et les médias officiels, où les opposants sont souvent qualifiés de "traître à la patrie".