SIPA
Le vaisseau automatique IXV de l’Agence spatiale européenne a réussi sa rentrée dans l’atmosphère à 27 000 km/h. Il s’est posé sous parachutes dans l’océan Pacifique.
L’épreuve du feu a commencé hier matin dans la jungle de Guyane, raconte Le Figaro aujourd’hui. Le lanceur léger Vega s’est élancé depuis la base spatiale de Kourou à 10h40 locales, 14h40 à Paris, pour emporter la navette pour son unique voyage.
Le voyage d’IXV n’aura pas été long : une centaine de minutes et un peu plus de 32 000 km parcourus depuis le décollage en Guyane française jusqu’à l’amerrissage sous parachute dans le Pacifique, après avoir culminé à 420 km d’altitude, à peu près l’altitude de la Station spatiale internationale.
"100 minutes seulement, mais 100 minutes pour entrer dans le futur", s’est exclamé Jean-Jacques Dordain, président de l’Agence spatiale européenne (ESA) juste avant le décollage. En ligne de mire, l’exploration du système solaire.
À court terme, l’objectif est moins ambitieux : il s’agit avant tout d’une mission technologique. L’ESA a voulu tester tous les systèmes critiques d’une rentrée atmosphérique, selon Roberto Angelini, chef du projet chez Thales Alenia Space, la coentreprise franco-italienne à qui l’ESA avait confié la construction de l’IXV en 2009.
L’Union européenne manque de compétences dans ce domaine et dépend du savoir-faire russe et américain. En dehors du projet de navette française Hermès, abandonné dans les années 1980, et du test de la capsule ARD en 1998, abandonnée en 2002, rien de significatif n’a été entrepris sur le thème de la rentrée atmosphérique.
Or il s’agit d’une étape cruciale pour un grand nombre d’applications : missions habitées, retour d’échantillons, ravitaillement de satellites, expériences en microgravité, etc. Seul hic : aucune ne nécessite un vaisseau aussi sophistiqué.
Au total, 300 capteurs ont récolté des données pendant le vol. La navette disposait de quatre propulseurs pour ses manœuvres dans le vide et de deux gouvernails horizontaux pour effectuer des virages dans l’atmosphère. Le développement et le lancement de ce prototype aura coûté 170 millions d’euros.