Des dirigeants du réseau de la "Chaine d’Or" ont détenu pendant plusieurs années un compte dans la banque éclaboussée par le scandale Swissleaks. Ils sont suspectés d’avoir financé l’organisation d’Oussama Ben Laden.
Les enquêteurs américains ont travaillé à démanteler le réseau financier d’Oussama Ben Laden quelques mois après le 11 septembre 2001, rappelle le site metronews.fr aujourd’hui. En mars 2002, ils effectuent une perquisition à la Fondation internationale de bienfaisance, à Sarajevo, en Bosnie- Herzégovine et découvrent un dossier intitulé "L’histoire d’Oussama" sur les disques durs saisis.
L’un des fichiers numérisés contient une liste de vingt noms en arabe, soit les supposés plus grands donateurs d’Al-Qaïda. Ils baptiseront ce réseau de financement du terrorisme "Golden Chain" (la Chaîne d’or). Les journalistes et enquêteurs qui ont eu accès à la liste d’exilés fiscaux de l’informaticien Hervé Falciani retrouvent ces noms.
Derrière la "Chaîne d’or" se cachent des dirigeants des Etats un Golfe qui sont économiquement et financièrement très puissants. On y retrouve aussi des cheiks et des princes qui font la une des magazines d’affaires et apparaissent dans les fiches en tant que gestionnaires ou propriétaires de grands groupes mondiaux.
"HSBC n’avait qu’à lire les journaux"
Le quotidien suisse Tages Anzeiger, qui a publié l’information, considère que la banque HSBC pouvait difficilement ne pas être au courant des liens présumés de ses clients avec le terrorisme, précisant que "la banque n’avait qu’à lire les journaux".
En 2003, le nom d’un saoudien à la tête d’un groupe international apparaît dans une enquête du Sunday Times consacrée à la "Chaîne d’Or". Un dilemme pour la banque puisque le nom de son client n’apparaît pas sur la liste de l’anti-terrorisme.
Or, il se trouve que les comptes du groupe international en Suisse étaient encore actifs en 2006-2007, plus de quatre ans après la découverte de la "Chaîne d’Or". Le Tages Anzeiger explique qu’il existe "au moins trois cas où il s’avère que HSBC a poursuivi la relation bancaire avec des clients soupçonnés publiquement d’avoir financé le terrorisme".