Greenpeace accable l’Union européenne pour son incohérence dans l’application de ses textes sur la pêche.
Selon 20Minutes, Greenpeace a lancé mardi une campagne contre 20 bateaux-usines européens, coupables aux yeux de l’organisation de surexploiter les océans en violation de l’esprit de la législation de l’UE. Les navires concernés sont espagnols et néerlandais, mais aussi britanniques, allemands et français.
L’enjeu "est de montrer comment un nombre de barons de la pêche industrielle utilisent une vaste palette de ruses pour contourner les régulations" instituées au niveau européen pour préserver les ressources halieutiques, affirme l’ONG dans un rapport intitulé "Les navires-monstres, fléau des océans".
L’Espagne et le Pays-Bas sont les plus concernés. Parmi les vingt navires, cinq sont des battant pavillon espagnol, dont deux appartenant à la société espagnole Albacora, et quatre au groupe familial néerlandais Parlevliet en Van der Plas BV, sous divers pavillons de l’UE.
Un thonier français est aussi cité : la Franche Terre, immatriculé à Mayotte, détenu par l’armateur français Sapmer-SA basé à la Réunion. Greenpeace charge Sapmer d’avoir notamment "utilisé des aides publiques destinées à l’aide au développement des territoires d’outre-mer et contourné les règles encadrant les subventions" européennes pour accaparer le marché du thon tropical, avec une vingtaine de navires.
Selon Greenpeace, les navires figurant dans la liste sont représentatifs d’une flotte industrielle européenne d’une centaine de bateaux. Ils mettent en péril la préservation des stocks de poissons et sont responsables "des plus gros dommages environnementaux et sociaux" causés par la pêche.
Leurs infractions vont des opérations illégales de pêche, comme l’espagnol Albacora Uno, au tour de passe-passe avec les pavillons, sociétés écrans ou règles sociales.
Greenpeace incite l’UE à retirer ces navires, dans le respect des engagements de sa nouvelle politique de pêche commune, "qui spécifie que les gouvernements doivent promouvoir une pêche durable ".