Illustration/SIPA
Le naufrage aurait probablement fait quelques 500 victimes. Les causes et le bilan restent flous à ce jour.
La catastrophe eut lieu à 300 milles nautiques au sud-est de Malte, le 10 septembre rappelle aujourd’hui le site habarizacomores.com. Deux rescapés, une syrienne de 19 ans et un palestinien de 23 ans figurent parmi la dizaine de personnes retrouvées vivantes après voir embarqué le 6 septembre en Égypte pour gagner l’Italie.
C’est à la Cannée, en Crète qu’ils ont été emmenés par porte-container qui les a récupérés avec deux autres palestiniens, un égyptien et une fillette d’origine syrienne. Ils sont visiblement en bonne santé, malgré des traces de brûlures solaires.
Leur récit commence par les raisons du naufrage qui serait dû à une agression des passeurs, selon deux témoignages de palestiniens rapportés par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Ceux-ci auraient coulé leur embarcation en l’emboutissant avec une autre parce que les migrants refusaient de s’y laisser transférer, la jugeant bien trop petite.
Mohamed dit "n’avoir pas vu le bateau qui nous a percutés". "J’étais sur le pont inférieur et je ne voyais rien. J’ai entendu crier et hurler. Cela n’a pas duré longtemps, le bateau n’a pas mis une minute à couler", a-t-il ajouté. De son côté, Doaa témoigne qu’un "bateau de pêche" leur a "demandé de nous arrêter" et les occupants ont commencé à "lancer des objets en métal et en bois en nous insultant. Ils nous ont tamponnés jusqu’à ce que le bateau coule, ils nous ont regardés et ils sont partis parce que le capitaine refusait de s’arrêter", dit-elle.
La collision s’est produite vers midi, et le bateau en métal, "pas en très bon état" selon elle, n’a eu aucune chance. Mohamed se rappelle que "80 à 90 personnes" se sont retrouvées au milieu des flots après le naufrage du bateau. "Les femmes et les enfants avaient soif, les hommes ont uriné dans des bouteilles pour boire". Puis, "nous sommes restés deux nuits et trois jours dans le froid, la soif, la peur et le troisième jour, les gens ont commencé à devenir fous", raconte Mohamed, qui a eu la chance d’avoir trouvé un gilet de sauvetage.
Doaa a trouvé une chambre à air pour surnager. Mais elle explique que, si elle a trouvé la force de survivre, c’est surtout parce qu’elle voulait "sauver les enfants" : "C’est pourquoi je suis restée en vie. Un grand-père m’a suppliée de garder sa petite-fille d’un an", puis "une mère m’a demandé de garder sa fille de deux ans pour qu’elle puisse s’occuper de son fils de 6 ans".