Le pape François devrait se déplacer en Irak début mars. Une rencontre entre le chef de l’Eglise catholique et le grand ayatollah Ali Sistani est prévue lors de cette visite.
Le journal L’Orient du Jour informe que le pape François rencontrera le grand ayatollah Ali Sistani, la plus haute autorité musulmane chiite d’Irak, lors de son déplacement dans ce pays,
A l’Agence France Presse, le cardinal Louis Raphaël Sako, patriarche de l’Eglise catholique chaldéenne d’Irak, a indiqué que cette "rencontre privée" devrait se dérouler dans la ville sainte chiite de Najaf.
Les deux dignitaires religieux "pourront évoquer une sorte de cadre pour condamner tous ceux qui attaquent la vie", a-t-il renchéri. Ainsi, le dialogue interreligieux sera au centre de la visite sans précédent du chef de l’Eglise catholique, prévue du 5 au 8 mars prochain.
Selon les clergés chrétiens et chiites, il s’agit de discuter ensemble de la question interreligieuse, mais certains de leurs membres ont prévenu la nécessité de plusieurs rencontres avant qu’un accord ne puisse voir le jour. A l’agence, le cardinal Louis Raphaël Sako a, pourtant, affirmé espérer "une signature lors de cette visite".
Jusqu’ici, rien n’est sûr sur la tenue de cette visite du souverain pontife en Irak à cause de la crise sanitaire du coronavirus, mais aussi d’une probable hausse des violences dans cette nation.
Toutefois, lors de ce déplacement, le pape célébrera des messes dans deux lieux différents.
La première à Bagdad, dans une cathédrale visée par un attentat sanglant en 2010. Quant à la seconde, elle se déroulera dans un stade d’Erbil, la capitale du Kurdistan irakien (nord), où sont réfugiés de nombreux chrétiens ayant fui les exactions du groupe djihadiste Etat islamique (EI). "Pour ces rassemblements, des précautions seront prises", a prévenu le cardinal Sako.
Outre les messes, le pape prendra part également à une prière interreligieuse à Ur (sud), berceau d’Abraham avec des dignitaires chiites, sunnites, yazidis et sabéens.
A l’heure actuelle, les chrétiens d’Irak ne représentent que moins de 1% des 40 millions d’habitants alors que cette proportion était de 6% en 2003.
Cette visite du pape François est "un réconfort et un espoir" pour eux, note le cardinal Sako. Il a par ailleurs ajouté que cette baisse est due aux vagues d’exil au gré des violences et des conflits.
Il a par ailleurs dénoncé que l’anarchie règne en Irak, car l’Etat officiel est très faible. ",La vengeance et le système tribal, c’est le Moyen-Age. S’il y a un différend, il faut faire un procès, et non lancer une vengeance tribale", a-t-il indiqué. Le cardinal a également plaidé pour protéger la "citoyenneté" des chrétiens, qui se disent sans protection face aux différents groupes armés du pays.
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